D’après un portrait perdu de Jean III Bouvyer (né en 1558)
Ce portrait non localisé nous est connu uniquement à travers une reproduction dans l’Étude sur Jean Cousin d’Ambroise Firmin-Didot, parue en 1872. Il est identifié comme un portrait de Jean III Bouvyer, fils d’Étienne II et Marie Cousin. On reconnaît en effet les armoiries de la famille Bouvyer avec le bucrane aux cornes abaissées engoulant deux chaumes de blé sortant par ses orbites (Voir G. Julliot, « Armoiries de la famille Bouvyer et de Jean Cousin », Bulletin de la Société archéologique de Sens, 1909, p. 1-6). Firmin-Didot, qui put l’observer, le trouve moins énergétique que les autres portraits, en raison de son ton monochrome et de son style différent, à mettre probablement sur le compte de sa date plus tardive. Lors de son examen, le portrait se trouvait encore chez Octave Bouvyer à Tours. La séparation de la collection dut avoir lieu de façon postérieure. Il est fort à parier que le tableau a été découpé en ovale à une date inconnue, ce format n’étant pas privilégié dans la France du XVIe siècle pour des portraits autonomes qui ne sont pas des miniatures. Il existe un autre portrait perdu de la famille Bouvyer : Félibien mentionne une miniature sur vélin, qu’il donne à Jean Cousin, représentant Marguerite de la Hache, épouse d’Henri II Bouvyer qui décède en 1542. Un témoignage de Charles-Octave Bouvyer le mentionne dans la première moitié du XIXe siècle : « Je possédais aussi ce portrait, en miniature, de forme ovale et de grandeur de bracelet ou de médaillon de cou. Il était extrêmement curieux pour le costume et surtout admirable par la fraîcheur et la vie de la figure [...]. Au-dessous du nom de Marguerite de la Hache écrit derrière sur le vélin, on lit qu’elle décéda le 1er décembre 1564. [...] Il a malheureusement été perdu ou plutôt volé lors de l’apposition du sequestre, en 1792, dans mon cabinet [...] » (Firmin-Didot, « Histoire de cinq tableaux de Jean Cousin », Bulletin des antiquaires de l’Ouest, 1890 p. 365, n. 1, d’après des papiers de famille communiqués par Octave Bouvyer, receveur à Tours). On ne peut juger du style de l’artiste d’après cette reproduction d’après un original perdu, mais d’après ce que nous pouvons déduire de la composition, il devait vraisemblablement s’agir d’un peintre actif à Sens et qui regarde vers le modèle en vogue à Paris chez les Quesnel ou les Dumonstier.
Tours, collection Octave Bouvyer ; localisation inconnue
p. 60