Portrait présumé d'une femme de la famille de Forbin
Entrée à une date inconnue.
L’inscription et les armoiries, entourées du collier de Saint-Michel et surmontées d’une couronne de baron, identifiant cette femme comme Claire de Forbin-La Fare, née Pérussis (1560-1628), datent visiblement du XIXe siècle et doivent être prises avec grande précaution au regard du costume, qui n’est pas typique des années 1610-1610 au contraire de ce qu’affirme Georges Brunel (2015). En effet, le vêtement doit dater environ de 1575, ce qui rend cette identification impossible car Claire de Forbin naît en 1560. Il n’est toutefois pas impossible que nous ayons affaire à une ancêtre de la famille de Forbin qui aurait été mal identifiée des siècles plus tard. Claire de Pérussis aurait de plus fondé le couvent des ursulines d’Aix, et non pas celui d’Avignon (Brunel 2015), renforçant le sentiment que l’auteur de l’inscription se trompe à plus d’une reprise.
Le format adopté, presque en pied et donc de cour, assimile la commanditaire à un rang social élevé (Brunel 2015). Ce type de composition est en effet peu fréquent en province. La culture du peintre s’apparente à celle de Pierre Duplan, actif à Avignon dès les années 1550 jusqu’à sa mort en 1605. Par son application un peu plate de la matière plate, l’artiste se rapproche des portraits du retable dit Berton (collection particulière avignonnaise ; voir C. Larraz, « Deux propositions pour Simon de Châlons », dir. F. Elsig, Peindre à Avignon aux XVe-XVIe siècles, Milan, 2019, p. 199-209). L’aspect graphique du visage peut être mis en parallèle avec la représentation d’Hélène de Gondi ou encore de saint Julien dans le volet droit. La main délicate de la femme, richement baguée, évoque également les doigts fins de Pierre Duplan dans le retable (on songe à la main droite de sainte Hélène tenant la croix), tout comme les drapés sommaires mais bien exécutés.
CLAIRE DE PERUSY BARONNE / D’OPPEDE EPOUSE DE JEAN / DE FORBIN SEIGNEUR / DE LA PHARE / FONDATRICE DU COUVENT DES CARMELITES D’AVIGNON / ET DES PERES / DE L’ORATOIRE D’AIX / NÉE EN 1560
apocryphe et erronée
pl. VI
p. 334, n° 379, sous « anonyme »