Evangiles dits de Saint-Denis, Canons, Paris, BnF, Latin 9387, f.10r

Evangelia quattuor [Evangiles dits de Saint-Denis]

Partie principale du manuscrit - rouge/orange/rose : le cinabre est utilisé pour les miniatures et le texte, mélangé à du plomb blanc dans des proportions différentes afin d'obtenir différentes teintes allant du rouge foncé au rose.

Le cinabre a été détecté sur les folios suivants : 1r (lettre "Q"), 2v (initiale "A"), 3v (initiale "B"), 9r (base de colonne), 10r (colonne gauche)

partie principale - le bleu : trois pigments bleus différents sont présents : l'azurite, le bleu outremer (lapis-lazuli) et l'indigo. Ces pigments étaient utilisés aussi bien pour les miniatures que pour les initiales. On ne sait pas s'ils sont dus à des artistes différents ou s'ils ont été utilisés par par un seul artiste en fonction des besoins. La présence du bleu outremer, pigment précieux obtenu à partir de la pierre lapis lazuli, est très remarquable. Son utilisation comme pigment est rarement documentée à l'époque égyptienne et gréco- romaine, quelques preuves ont été citées dans des œuvres d'art d'Asie centrale des premiers siècles de l'ère chrétienne, et dans des manuscrits précieux d'Asie du Proche-Orient (Genèse de Vienne, Codex Rossanensis et Codex Sinopensis) datables du VIe siècle. Dans l'art pictural occidental, les premières évidences sont datables du VIIIe et plus fréquemment du IXe siècle. Par conséquent, l'apparition du bleu outremer dans le ms. Latin 9387 certifie la haute valeur symbolique de ce manuscrit.

Le lapis-lazuli a été détecté sur les folios suivants : 3v (initiale "B"), 9r (base de colonne), 11r (violet - base de colonne gauche).

blanc d'un "I" en haut dans le texte

just. 200 x 130/140 mm

Selon une légende, le ms. aurait été offert à l’abbaye de Saint-Denis par Charles le Chauve (cf. Nebbiai-Dalla Guarda, 1999, p. 358), mais aucune preuve ne permet de le confirmer. Jusqu'au XIIIe siècle, son histoire demeure inconnue. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, la présence du manuscrit est attestée à Saint-Denis où il a reçu des additions en grec (cf. infra). Il est également décrit en 1783 dans le catalogue du trésor de l'abbaye (Trésor de l'abbaye de Saint-Denys en France [...], 1783) à la page 11: "Un manuscrit qui a plus de mille ans, lequel contient les quatre Evangélistes; les lettres sont d'or & d'argent sur du velin pourpré".

Notice bibliographique - BnF Archives et Manuscrits

Gallica - numérisation d'un manuscrit original