Statue provenant de la caisse d'un retable.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de restauration et de recherche des musées de France, 2008.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, 2011.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (demi-bille de tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2,5 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base : au centre, une trace circulaire (diamètre 2 cm), avec de part et d’autre, deux fines entailles (L. 2 cm environ), et vers l’arrière, deux petites cavités rectangulaires (0,5 x 0,7 cm environ).
- Revers évidé avec une large gouge (L. 3,5 cm environ), dont le tranchant irrégulier de la lame a laissé des rainures parallèles dans le bois ; le bord large et plat autour de la partie évidée se prolonge vers le centre, à senestre à hauteur de la taille de la sainte (surépaisseur pour compenser la zone creusée sur la face, entre le manteau et le corps) ; petite cavité rectangulaire (0,6 x 0,3 cm) sur le rebord, au-dessus de la pointe supérieure de l’évidement.
- Éléments assemblés dès l’origine : côté dextre, dans le bas de la chevelure, une pièce de bois (H. 0,27 ; L. 0,07 cm) fixée par une cheville ; sur la couronne, sept fleurons (disparus) dont les bases s’inséraient dans les petites encoches taillées dans le bord supérieur.
- Traces d’éléments décoratifs rapportés (probablement perles en bois) : petites cavités en bordure du manteau, des manches de la robe et sur la couronne ; tige de fixation en bois encore présente dans une cavité sur le côté senestre de la couronne.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) localisée sur le buste et à la base.
- Principaux manques : fleurons de la couronne, attribut de la sainte dans sa main droite (seule la partie inférieure est partiellement conservée), extrémité des boucles de cheveux à dextre et à senestre, extrémité du pied gauche ; bord dextre de la base (à l’origine à cinq pans) ; fentes et petits éclats à la surface du bois endommagée par le décapage.
- Interventions postérieures : retaille du buste autour du sein gauche et de la base à dextre ; pièce ajoutée sur le devant de la couronne (bord supérieur) ; restitution des deux dernières phalanges des doigts de la main gauche ; ajout de flipots sur le cou et sur le manteau.
Sculpture vraisemblablement polychromée à l’origine. Bois décapé puis recouvert d’une couche sombre de cire (et de vernis ?), irrégulièrement encrassée.
L'objet brisé que tient la sainte est sans doute un calice, attribut qui permet d'identifier sainte Barbe. Ses cheveux dénoués et sa couronne la désignent comme vierge et martyre. Ce type iconographique se fonde sur les récits de la vie de sainte Barbe au 3e siècle, enfermée dans une tour en raison de sa beauté et de son refus de renoncer à sa foi chrétienne, suppliciée, puis décapitée par son père Dioscure. Au moment de mourir, Barbe adressa à Dieu une prière en faveur de tous ceux qui l'invoqueraient pour avoir l'assurance de recevoir les sacrements avant d’expirer : ainsi la sainte protège-t-elle de la mort subite. Le calice de sainte Barbe évoque la dernière communion reçue par les agonisants et son rôle de protectrice des mourants. À ce titre, la sainte compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Souabe (Schwaben), Ulm
Origine inconnue. Collection Pierre Marie (Paris, 1853-Cannes, 1940). Donation sous réserve d'usufruit de M. et Mme Pierre Marie, 1929. Usufruit levé en 1940.
p. 164-165 (notice de Françoise Barbe : Sainte Barbe ?, Allemagne du Sud, Ulm ?, fin du 15e siècle).
p. 102-109, n° 1 (Sainte Barbe, Ulm, vers 1470-1480).