Décor de la voûte de la cage d’escalier du château de Chareil-Cintrat

La cage d’escalier est divisée en quatre volées, chacune étant couverte par une voûte en berceau continu. Le « vestibule », les repos et les paliers, tous de plan rectangulaire, sont également recouverts de voûtes en berceau légèrement aplaties. Toutes les voûtes sont peintes : celles des paliers et des repos présentent une grande variété de compositions, tandis que celles des volées d’escalier mettent en scène trois sujets principaux placés au centre, encadrés de motifs symétriques de plus petite taille.

Au rez-de-chaussée, la cage d’escalier s'ouvre sur un petit vestibule circulaire. Le plafond et les lunettes sont décorés de motifs variés s’articulant autour d’un centre circulaire orné d’un « éventail ». Bien que les lunettes aient perdu leur décor d'origine, au-dessus de la porte du côté nord, on peut encore discerner les vestiges d’une inscription.

1. La première volée d’escalier a pour motifs principaux Jupiter enlevant Ganymède, un paon faisant la roue, et un terme sans bras.
2. La deuxième volée est décorée en son centre d’un aigle héraldique, d’une Diane d’Éphèse, représentée avec ses nombreuses mamelles, ainsi que d’un paysage enfermé dans un cadre circulaire. Autour de ces éléments, on peut distinguer divers motifs ornementaux, tels que des araignées, des papillons et des masques théâtraux. Deux vieillards assis, vêtus à l’antique et tenant l’un une règle, l’autre un compas, peuvent être identifiés comme des philosophes.
3. Dans la troisième volée, Apollon se trouve au centre, fouettant un couple de chevaux et entouré d’un halo doré. Sur l’axe médian, on observe également un loup et une galère à trois rameurs. Tous les animaux sont représentés de profil, à l’exception des papillons, vus de face.
4. La quatrième volée conserve un décor de grotesques déployé autour de l’axe médian, où figure un motif en éventail. Un homme, brandissant un rameau de feuillage, se tient debout sur un char tiré par deux paires de bœufs. À la fin de cette volée, on trouve une représentation du Temps, incarné par un vieillard allongé, accompagné d’un vase et d’une chouette. Aux côtés du vieillard, quatre scènes de sacrifice sont représentées dans des carrés : deux plus grands sur fond noir, et deux plus petits sur fond rouge.

Pour la réalisation de ces fresques, l’artiste s’est manifestement inspiré de gravures, telles que les Petites et Grandes Arabesques de Jacques Androuet du Cerceau, ainsi que des grotesques du Florentin Enea Vico (Regond 1974, Thibout 1961).

Quae [Bacch]o [Nupsi]t non est consulta ivventa

Quid non designo quae non opera fecundo

[Vincula non norunt divinae palladis] artes