Portrait de Pierre Phœnix
Portrait de Pierre Phœnix
Non recensé lors du récolement de 2012, le tableau a réapparu sur le commerce parisien en février 2024 et a été restitué au musée en mai 2024.
Signé selon la formule habituelle du peintre, et l'artiste précise aussi que l'œuvre est à destination de son « très cher ami » ( « pro amicio caricimo »), Pierre Phoenix, sénateur de Dole. Nous ignorons comment les deux hommes ont pu entrer en contact : Pierre Phoenix est étudiant en droit civil à l’Université de Dole dès 1514, où il devient recteur dix ans plus tard. Il obtient par la suite une chaire de jurisprudence qu’il abandonne pour devenir conseiller au Parlement de Dole en 1556. La date également inscrite au revers nous informe que Martellange se trouve encore à Valence à cette époque (Larraz et Villa 2024).
Pierre Phoenix est vêtu du bonnet des docteurs et d’un manteau garni de fourrures, propre à sa charge de sénateur, qu’il conserve jusqu’en 1567. Il est l’époux de Juliane Heberling, fille d’une famille de lieutenants de Dole.
Stylistiquement, le portrait de Phoenix s’inscrit bien parmi les premières œuvres de Martellange réalisées à Valence. Nous retrouvons les longs nez épatés typiques de l’artiste, tout comme ces yeux légèrement en amande ou encore les bouches en forme de « M ». De façon similaire, la pilosité des cheveux et des barbes est finement réalisée, au contraire des vêtements, souvent exécutés un peu sommairement, à l’instar des mains, peu réalistes.
Stephanus Martellengius faciebat
pro amico caricimo / Petrus Phenix senator Dolanus
Publié sur des bases stylistiques par Rafaël Villa (2019, p. 234-235) comme une oeuvre d'Etienne de Martellange autour de 1565, ce portrait de Pierre Phoenix de Lure, alors disparu, est en réalité bien signé de sa main, comme l'attestait déjà l'inscription au dos du panneau (Catalogue des tableaux & objets d'art... 1894, p. 6, n° 28), tombée dans l'oubli mais signalée par Larraz et Villa avant la réapparition du tableau en 2024.
Probablement peint à Valence
Collection Henri Baudot, Dijon, vente 14-24 novembre 1894 ; Musée des Beaux-Arts de Dole.
Entré dans les collections du musée à une date inconnue, avant 1902.
Volé certainement entre 1974 et 1979 ; disparition constatée en 2011. Passé chez Herhebaut et Latreille à une date inconnue (étiquette au revers).
Restitué au musée de Dole en 2024.
non reproduit