Portrait présumé d’Anne de Morges
Ce portrait fut vendu sous l’appellation générique « d’École de François Clouet » en 1993. La femme est identifiée comme Anne de Morges et le tableau serait daté de 1578. Bien que la notice de vente ne précise pas l’origine de ces informations, elles sont probablement inscrites sur le bout de papier posé sur la table devant la figure. Nous pouvons supposer que nous avons affaire à Anne de Morges, issue d’une puissante famille du Dauphiné, épouse de Jean de Combourcier, qui était toujours vivante en 1570 lorsque son époux rédige son testament (Victor Arnaud, La famille de Combourcier : familles dauphinoises oubliées, Grenoble, 1894, p. 87). Les Combourcier étaient une autre famille importante du Dauphiné. Le testament de Jean de Combourcier étant passé à Grenoble, nous pouvons raisonnablement imaginer que les époux y résidaient. Cette hypothèse s’accorde avec le caractère provincial de l'œuvre, qui aurait pu être peinte par un artiste actif dans la ville. Nous pouvons percevoir une influence dauphinoise et lyonnaise, notamment d’Étienne de Martellange, dans la composition à mi-corps ou le visage de la commanditaire, réduit à ses lignes essentielles. Bien que la qualité de la photographie ne permette pas de trancher, les traits du visage ainsi que la conception rigide du corps appellent à l’esprit la production du Maître du chevalier Bayard.
Berne, Auktionshaus Stuker, 26 novembre 1993, lot 6398, sous « École de François Clouet » ; localisation inconnue.
Même artiste probablement.