Sculpture provenant de la caisse d'un retable.
- Étude et restauration, Juliette Levy-Hinstin, 1992 et 2010.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2010.
- Analyses de la polychromie, Nathalie Pingaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2010.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (demi-bille de tilleul).
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre : environ 2,2 cm) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux fines entailles (environ 1,5 cm x 0,2 cm), trois petites cavités rectangulaires (environ 0,4 cm x 0,2 cm) et trois autres un peu plus grandes, de forme irrégulière.
- Revers évidé à la gouge ; à cinq endroits, bois trop aminci, transpercé lors de la taille.
- Plusieurs fentes radiales, certaines comblées par des flipots (sur la tête et le buste).
- Manques : main droite d’un pénitent, partie centrale de l’anse du seau, extrémité des doigts de la main droite de la sainte et du pan d’étoffe qu’elle tenait (un logement de cheville et trois traces de clous attestent l’assemblage de l’élément perdu).
- Quelques éclats au bord du voile, du manteau et de la base.
- Traces de brûlures de cierges : sous la base et en bordure de celle-ci, au milieu de sa face antérieure.
Polychromie d’origine très lacunaire.
Préparation blanche (carbonate de calcium à foraminifères et liant protéinique : collagène), par endroits posée sur des fibres végétales.
- Manteau : bol (ocre rouge et carbonate de calcium), or ; dans le creux de certains plis : or parti.
- Revers du manteau : bleu (probablement azurite).
- Robe : décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », finement striés, dorés (or parti), motifs en glacis vert ( ?).
- Revers de la robe : bleu (azurite, grains d’ocre).
- Voile de la sainte et vêtements des pénitents : blanc.
- Seau : bol, argent.
- Sol : vert clair, glacis vert.
- Carnations de la sainte : visage rose très pâle (blanc de plomb), accents plus vifs sur les joues ; lèvres : glacis rouge ; yeux bruns, avec iris cerné de noir, paupière supérieure bordée d’un trait brun, paupière inférieure d’un trait rose ; sourcils : trois fines lignes brun clair, la médiane un peu plus marquée.
Dans les récits évangéliques, Marthe reçoit le Christ dans sa maison de Béthanie tandis que sa sœur Marie demeure inactive (Luc, 10, 38-42), et elle assiste à la résurrection de son frère Lazare (Jean, 11, 1-44). Une légende largement diffusée au Moyen Âge relate par la suite comment Marthe, venue en Provence avec son frère et sa sœur (identifiée à Marie Madeleine), triomphe d’un dragon féroce en lui jetant de l’eau bénite et en brandissant une croix, puis l’attache avec sa ceinture. Cet épisode pittoresque fonde l’iconographie de la sainte, qui est généralement représentée avec un seau à eau bénite et un goupillon, le dragon à ses pieds retenu par un lien ou une chaîne. Ici, seul le seau à eau bénite permet d’identifier sainte Marthe, qui abrite en outre des pénitents en cagoule sous un pan de son manteau. Elle accorde sa protection à sept pénitents vêtus de blanc, les traits dissimulés par une cagoule prolongée par deux longs pans sur le devant et dans le dos. De tels pénitents étaient au Moyen Âge des laïcs réunis en confréries, qui participaient aux processions et parfois se flagellaient en public.
Souabe (Schwaben), Biberach an der Riss
Origine inconnue. Collection du marquis François de Flers (1902-1986), fils du marquis Robert de Flers (1872-1927), écrivain dramaturge, et de son épouse Geneviève Sardou. Legs du marquis François de Flers en souvenir de sa mère la marquise de Flers, 1958.
p. 58-59, 190 (Haut-Rhin, fin du Moyen Âge).
p. 70 (Allemagne, fin du Moyen Âge).
p. 81 (idem).