L'Incrédulité de saint Thomas
Haut-relief provenant d'un retable, peut-être placé à l’origine dans la caisse.
- Étude et restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1987.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2003.
- Constat d’état, Sarah Champion, 2003.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2019.
Relief constitué de quatre pièces de bois (tilleul) assemblées verticalement, avec éléments secondaires assemblés. Deux parties ajourées figurant des baies en plein cintre sur les murs latéraux.
- Revers : non examiné (sculpture fixée sur son support).
- Éléments assemblés à l’origine (?) : extrémités des seins du Christ ; bras gauche du Christ (recollé) ; pièce de bois (4.5 cm x 7 cm) sur le bord supérieur à senestre ; flipots comblant des fentes.
- Travail en surface du bois : lignes entrecroisées incisées sur le bord inférieur du relief; petits creux poinçonnés au revers du manteau de saint Thomas et sur le col du manteau de saint Pierre ; lignes incisées soulignant les assises des murs et la ceinture de la robe de saint Thomas.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive ; bois endommagé.
- Manques : plusieurs parties sur les bords du relief, notamment dans le haut et dans le bas, de part et d’autre des pieds du Christ ; extrémité de l’index, du majeur et de l’annulaire de la main gauche du Christ, et du pouce et d’un doigt de son pied droit ; nez de l’apôtre franchissant la baie à senestre ; mains du donateur ; éclats et parties vermoulues.
Restes de la polychromie d’origine et de polychromies postérieures.
1. Polychromie d'origine
Préparation blanche.
- Périzonium du Christ, manteaux de saint Pierre et saint Jean : bol rouge, infimes traces d’or.
- Revers du manteau du Christ : rouge vif.
- Robe de l'apôtre derrière saint Jean : vert.
- Fonds des caissons du plafond : brun rouge, bleu (azurite ?).
- Carnations : rose pâle ; yeux esquissés à même le bois sous la préparation.
2. Polychromies postérieures
Dans les creux des plis des vêtements, restes de plusieurs polychromies superposées.
Le Christ ressuscité apparut à ses disciples dans une maison aux portes closes (Jean, 20, 19). Dans le même lieu, il dit à Thomas, qui n’était pas avec eux et avait douté de la Résurrection de son maître : "Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et mets-là dans mon côté et ne sois plus incrédule, mais croyant" (Jean, 20, 26-27). Sur ce relief, les trois figures centrales, Thomas, le Christ guidant la main de l'incrédule vers la plaie de son flanc, et Pierre placé à senestre, reproduisent exactement la disposition, les attitudes et les drapés des personnages représentés par Dürer sur une gravure sur bois de la Petite Passion, vers 1510. Mais la composition est élargie par le sculpteur qui ajoute des figures latérales et situe la scène dans une pièce plafonnée dont les murs sont percés de baies en plein cintre, ouvertes et non closes comme l’indique le texte évangélique. Les trois personnages principaux se détachent en fort relief du groupe compact des autres apôtres, parmi lesquels on reconnaît, à dextre, saint Jean imberbe et bouclé selon. La représentation d’un donateur, petit personnage en vêtements civils agenouillé en bas à dextre, suggère que ce relief était une œuvre de dévotion à usage privé, placée peut-être à l’origine dans la caisse d’un retable de modestes dimensions.
Suisse, Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel).
La gravure sur bois d’Albrecht Dürer, L'Incrédulité de saint Thomas, vers 1510 (B. 49), de la suite de La Petite Passion publiée en 1511, a servi de modèle au sculpteur pour les personnages centraux du relief, le Christ, Thomas et Pierre.
Provenant de Wattwiller (Haut-Rhin). Acquisition, 1910.
p. 166, 261, n° 224 (vers 1515-1520).
p. 95-96 (16e siècle ?).
p. 129-131, n° 29 (Rhin supérieur, Bâle ?, vers 1520).
œuvre de comparaison