Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
Observation, Juliette Levy-Hinstin, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, 2019.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi non observables : dessus de la tête retaillée (une légère dépression centrale correspondrait-elle à la trace de l’étau ?) ; base non accessible, fixée sur un socle postérieur.
- Revers profondément évidé à l’herminette et à la gouge.
- Plusieurs éléments probablement assemblés à l’origine et postérieurement : des radiographies de la sculpture permettraient de percevoir les assemblages dissimulés sous l’épaisse polychromie actuelle.
- Large fente sur la main droite de la Vierge.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : partie supérieure du pan du manteau retenu par la main droite de la Vierge ; éclats sur les cheveux, les couronnes et les vêtements.
- Interventions postérieures (probablement de la première moitié du 20e siècle) : retaille du dessus de la tête de la Vierge ; ajout des couronnes de la Vierge et de l’Enfant (brisées et conservées à part) ; le nez de la Vierge, la grappe de raisin et les avant-bras de l’Enfant ont peut-être été également refaits (ou retaillés ?) ; ajout d’un socle (H. 16 cm, L. 41, P. 30,5 cm) fixé sous la base par deux chevilles et quatre vis.
Vestiges de polychromie (polychromie d’origine ?) sous l’épaisse polychromie actuelle, qui recouvre les éléments ajoutés (couronnes et socle notamment) et date vraisemblablement de la première moitié du 20e siècle.
1. Polychromie (d’origine ?) visible dans les lacunes au revers du manteau de la Vierge :
Préparation blanche.
- Bleu (une ou deux couches ?).
2. Polychromie postérieure (vraisemblablement première moitié du 20e siècle) :
Préparation blanche, épaisse.
- Évidement au revers : toile visible sur le bord dextre ; épaisse couche brun foncé.
- Manteau de la Vierge, cercle de tête, moulure du socle : bol, or ; rinceau ornemental gravé dans la préparation sur la bordure du manteau.
- Filets au bord du revers du manteau de la Vierge et de sa robe, bord du voile de la Vierge et de la robe de l’Enfant : mixtion, or.
- Grappe de raisin : argent ; glacis vert sur les feuilles, bleu sur les grains de raisin.
- Revers du manteau de la Vierge, socle : bleu-vert.
- Robe de la Vierge, moulure du socle : rouge.
- Voile de la Vierge : bleu très pâle.
- Robe de l’Enfant : blanche.
- Cheveux, moulures du socle : brun.
- Carnations : rose.
sans socle
avec socle
La Vierge et l’Enfant ne portaient pas de couronne à l’origine. Les importantes interventions subies par la sculpture laissent un doute sur l’attribut primitif de l’Enfant (grappe de raisin ?). Le pan du manteau de la Vierge qui s’entrecroise devant son corps évoque un motif de drapé dérivé d’une gravure du Maître E.S. (actif dans le Rhin supérieur vers 1450-1467), la Vierge à l’Enfant au muguet (L. 79), motif largement diffusé en Allemagne à la fin du 15e siècle.
Rhin supérieur (Oberrhein), Bâle (Basel) ?
(actif dans le Rhin supérieur, vers 1450-1467)
Proviendrait de Wintzenheim (Haut-Rhin). Propriété d’Alphonse Jenny, puis de son fils le peintre Joseph Jenny (Wintzenheim, 1869-1963), ensuite des deux filles de ce dernier, qui en firent don au musée Unterlinden. Selon la tradition familiale, la Vierge à l’Enfant provenait de Wintzenheim où résidaient les Jenny. Prêtée par la famille Jenny, la sculpture était portée en procession de Wintzenheim à la chapelle Notre-Dame des Bois, édifiée entre 1900 et 1903 par l’abbé Charles Stupffel (1856-1915) sur la colline du Rotenberg. Après la mort de ce dernier, la chapelle fut entretenue par les Jenny. Don de la famille Jenny, 2016.
Rhin supérieur, Colmar (?), vers 1470.
œuvre de comparaison