Portrait d'un homme au haut-de-forme
Restauré en 1954 par l’atelier Linard à Paris, ce portrait était jusqu’en 2019 dit « à la manière de Clouet » au sein des collections du Musée des Arts décoratifs de Saumur, où il se trouve depuis 1919. Donné de façon très convaincante à Martellange par Rafaël Villa (2019), il présente en effet de nombreux points communs avec le peintre de Valence. Daté de 1575 en haut à gauche, il est proche d'œuvres contemporaines comme le portrait de Pierre de Ferralhon, avec lequel il partage un même nez épaté, typique de sa production, ou encore des yeux en amande et une bouche en forme de « M ». Il faut également noter la graphie employée pour la date, semblable dans les autres portraits datés du peintre. A l’instar du fond bleu, rare chez Martellange, le costume de l’homme, qui demeure anonyme mais qui appartient probablement aux classes aisées de Lyon ou de Valence, se distingue singulièrement au sein du corpus. Son pourpoint blanc, rehaussé de broderies rouges et de motifs noirs en forme de feuille de houx, est également agrémenté d’un bijou en argent, faisant office de broche. La fraise, imposante, est typique du milieu des années 1570, tout comme son chapeau à haute calotte, décoré d’une plume. Dernière touche de raffinement assimilant le personnage à un gentilhomme, la boucle d’oreille, mise bien en évidence sur le fond blanc de la collerette. Il n’est pas impossible que l’homme ait occupé une charge importante à la cour, comme Pierre de Ferralhon, justifiant le port d’un costume adapté à ce milieu. A l’inverse des vêtements qui sont traités dans une matière picturale un peu brute, les traits du visage sont exécutés dans une touche plus diffuse, probablement d’après une matrice en raison de leur grande similarité avec d’autres portraits du peintre.
Restauré par l'atelier Linard à Paris
Probablement un legs du comte Charles Lair au musée de Saumur en 1919.
p. 233-235