ancien numéro de dépôt au château d’Azay-le-Rideau
Sculpture provenant d’un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Damien Berné, Guillaume Fonkenell, Laurence Brosse, 2025
Sculpture taillée dans une pièce principale, une demi-bille de bois (tilleul ?), avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sous la base, deux entailles (1,5 x 0,3 cm environ) distantes de 2 cm.
- Traces de fendage et de gouge au revers, traces de scie sous la base.
- Éléments assemblés à l’origine : la main gauche (manquante) et peut-être l’élément qu’elle tenait (crosse ?).
- Importantes attaques d'insectes xylophages (actuellement inactives).
- Principaux manques : une boucle de cheveux sur le front ; plusieurs parties des bords de la mitre et du fanon à senestre, du bord de la chape près du cou à dextre ; la main gauche (et la crosse ?) ; le pouce, l’index et le majeur de la main droite ; la partie senestre du livre et du poisson ; l’extrémité du pan d’étoffe retombant sous la main droite (manche de l’aube ?) et l’extrémité du pied gauche ; nombreux manques et éclats, notamment sur les saillies des plis de la chape à senestre, les bords inférieurs de la dalmatique et de la chape, et au bord de la base.
- Interventions postérieures : plusieurs parties de la sculpture, fortement endommagées par les insectes xylophages, ont été consolidées ou restituées au 19e siècle ou au début 20e siècle, avec du papier imprimé (caractères gothiques) encollé et des morceaux de bois, principalement la partie supérieure et dextre de la mitre, le côté dextre du livre et la queue du poisson, plusieurs parties du bord de la base et du bas des plis des vêtements ; un clou sous la base et trois cavités au revers, l’une probablement pour un piton à vis utilisé pour présenter l’œuvre.
Polychromie d’origine et polychromies postérieures.
1. Polychromie d’origine :
Préparation blanche.
- Chape, bords et bandeau central de la mitre : bol, or ; or parti sur les côtés et dans le creux de certains plis ; lignes de motifs poinçonnés sur la bride de la chape, la bordure et le bandeau central de la mitre : points et points entourés d’un cercle ; décor gravé dans la préparation sur la bordure de la chape (L. 3 cm environ) : sur un fond travaillé au tremblé, orné d’un rameau de chêne avec une feuille et un gland, et d’une fleur à quatre pétales (œillet ?), des lettres composent une inscription (« S[ANCTVS] / BENNO / O[R]A. PRO / NO/BIS » : Saint Bennon, priez pour nous).
- Champs triangulaires de la mitre, fanons, amict, aube, poisson : bol, argent.
- Dalmatique : peut-être motifs végétaux (vestiges de décors moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués » ?).
- Revers de la dalmatique : bleu.
- Pan d’étoffe retombant sous la main droite (manche de l’aube ?) : blanc ?
- Couverture du livre : rouge.
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose.
2. Polychromies postérieures :
- Chape (localement), tranche du livre : reprises de la dorure (probablement bronzine).
- Dalmatique : bleu sombre.
- Revers de la chape, mitre (localement) : bleu vif.
- Fanons : alternance de bandes transversales vert, rouge sombre et noir.
- Couverture du livre : rouge.
- Gant de la main droite : rose.
- Sol : brun sombre.
- Cheveux : brun noir.
- Carnations : rose-beige (encrassé) ; yeux bleus ; sourcils bruns.
S [ANCTVS] / BENNO / O[R]A. PRO / NO/BIS
Saint Bennon, priez pour nous
inscription identifiant le saint représenté
N°
étiquette ovale en papier avec bordure bleue
9772
n° de la collection François-Achille Wasset
tracé à la peinture noire
Bennon (1010-1106), ou Benno en allemand et en latin, qui serait né à Hildesheim, fut évêque de Meissen et canonisé en 1523. L’évêque fut déposé en 1085 par l’empereur Henri IV lors de la querelle des Investitures, puis rétabli en 1088. La légende raconte que les clés de la cathédrale, que Bennon avait jetées dans l’Elbe à son départ de Meissen, furent retrouvées à son retour dans le ventre d’un poisson ou accrochées à ses nageoires. L’évêque était vénéré bien avant sa canonisation en 1523, qui inspira le pamphlet de Luther, Wider den neuen Abgott und alten Teufel der zu Meissen soll erhoben werden (Contre la nouvelle idole et le vieux démon qui doit être élevé à Meissen).
En habit pontifical, le saint évêque, présentant un poisson, son attribut, est clairement identifié par l’inscription sur la bordure de sa chape : « S[ANCTVS] / BENNO / O[R]A. PRO / NO/BIS (Saint Bennon priez pour nous). La main droite manquante tenait probablement la hampe d’une crosse.
Origine inconnue. Collection François-Achille Wasset (Paris, 1818-1895). Legs Wasset à l'École nationale des Beaux-Arts, 1896. Œuvre transférée au Musée de Cluny, 1903, inventoriée en 1906 (« Bois. Sculpture. Saint évêque (St. Benoit), Italie, XVIIe s. H. = 0.91. Figure en haut relief, représentant un saint mitré tenant dans la main droite un livre sur lequel est posé un poisson : manteau d’or. Sur l’orfroi du manteau, l’inscription S. Benno. Plus loin une croix de Malte et les lettres P.R. »). Déposée au château d’Azay-le-Rideau entre 1907 et les années 1970-1980.
Œuvre inédite.