Dans le bas-côté nord du chœur.
Cette verrière est divisée en trois lancettes figurant les douze Sibylles : sur la lancette de gauche, de bas en haut, les Sibylles phrygienne, cimmérienne, delphique, Agrippa ; sur la lancette centrale, la Sibylle d’Érythrées, les Sibylles hellespontine, libyque, la Sibylle de Cumes ; sur la lancette de droite, les Sibylles sammienne, européenne, persique, et tiburtine. Chaque Sibylle tient un cartouche portant son nom et une prophétie inspirée des Institutiones divinae de Lactance et du Discordantiae nonnullae inter sanctum Hieronymm et Augustinum de Filippo Barbieri. Au niveau du tympan ajouré, figurent la Vierge à l’Enfant ainsi que les prophètes de l’Ancien Testament David et Isaïe.
Si le sujet des Sibylles est très fréquent à la fin du Moyen Âge et au cours du XVIe siècle, cette modalité de représentation, où les Sibylles sont figurées dans ce qui ressemble à un arbre de Jessé, est exceptionnelle. L’œuvre a été très restaurée en 1873 : ainsi, l’ensemble du soubassement est moderne, tandis que des lacunes ont été comblées par des restitutions assez importantes (par exemple au niveau des deux prophètes, ou de la Sibylle d’Érythrées, qui sont modernes). Certaines pièces de réparation semblent plus anciennes, par exemple au niveau de la tête de la Sibylle de Tibur. De manière générale, la disposition d’ensemble originale semble néanmoins respectée, et sept têtes de Sibylles sur douze sont d’origine. Si aucun modèle précis pour cette composition n’a pour l’instant été identifié, ces éléments originaux permettent d’apprécier une verrière d’une très grande qualité, et d’inspiration nettement bellifontaine, suggérant un atelier parisien du milieu du XVIe siècle. De nombreux rapprochements plus ou moins vagues avec des compositions bellifontaines peuvent tout de même être soulignés : ainsi, la Sibylle libyque peut être rapprochée de la figure féminine située à droite du Concert (musée du Louvre, INV 447) attribué au maître de Flore, copie d’après Primatice de la partie droite de la lunette peinte à fresque de la tribune de la salle de Bal du château de Fontainebleau ; tandis que la Sibylle de Cumes fait penser à la Polymnie de Primatice (musée du Louvre, INV 8559), étude pour l'une des douze figures des écoinçons des arcades dans la galerie Basse de Fontainebleau, disparue en 1750 lors de la construction du Gros Pavillon à son emplacement, et qui a été réutilisée deux fois dans la Salle de Bal.
Très importante restauration anonyme.
Remise en plombs.
Restaurations ponctuelles après la Seconde Guerre mondiale, notamment à la suite d'un bombardement le 14 juin 1940 qui endommagea légèrement plusieurs vitraux de l'église.
En particulier, émail vert au niveau du buste de la Sibylle persique.
Tu es sacerdos in aeternum
Tu es prêtre pour l’éternité
Egredietur virga de radice Jesse
Un rejeton sortira de la race de Jessé
Invisibile Verbum Dei palpabitur et nascetur ex Virgine ut Deus
On touchera le verbe invisible de Dieu ; comme Dieu, il naîtra d’une vierge
attribué à un atelier parisien
p. 259-264
p. 110-111
p. 68-70