Ce petit portrait d’homme drapé d’un manteau de fourrure a été, abusivement selon nous, attribué à Jean Perréal. Si le peintre applique en effet les formules mises en place et popularisées par ce dernier autour de 1500, la matière picturale et les détails morphologiques ne correspondent pas. On ne retrouve pas les morphologies des «trognes» presque caricaturales et accidentées de Perréal, ni sa touche un peu brossée. Une attribution à un anonyme français, non localisable pour le moment car isolé, nous paraît ainsi plus prudente. Ainsi que le relève Alexandra Zvereva, le dos peint en imitation du porphyre suggère que le revers était autrefois visible et que le panneau était conçu en diptyque (A. Zvereva, Roi, aristocrates et humanistes. Portraits de la Renaissance française, Paris, 2019, p. 27). L’orientation vers la gauche pourrait en effet confirmer cette hypothèse (il est bien plus fréquent de trouver les modèles tournés de l’autre côté). Le tableau, alors dans la collection de Zoe Oliver Sherman, fut présenté un temps au Museum of Fine Arts de Boston (inv. 38.1839) sous une attribution prudente à l’école allemande (A. Murphy, European paintings in the Museum of Fine Arts, Boston. An illustrated catalogue, Boston, 1985, p. 114).
388 / Ludwig
inventaire de 1827-1828
N° 168
à l'encre
collection Oettingen-Wallerstein et Ludwig Kraft Ernst Karl, prince d’Oettingen-Wallerstein (1791-1870), Munich ; acquis en 1828 par Louis Ier, roi de Bavière (1786-1868) ; par descendance, collections de la maison de Wittelsbach ; transmis en 1924 au Wittelsbacher Ausgleichsfonds, n° WAF 1108 sous « inconnu, souabe » avant d’être vendu ; collection Zoe Oliver Sherman ; galerie Kugel, New York, 2019 ; localisation inconnue
p. 114, sous « Allemand (?), 4e quart du XVe siècle »
p. 20-28, sous « Jean Perréal »