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[1885, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1885, pe [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1885, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1885, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Lenepveu, Jules-Eugène
PAGE DE TITRE : Rapport primitif sur les envois de Rome, 1885. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1885
Descriptions
Transcription : 
M. Doucet, quatrième année / Intérieur d'un harem / L'oeuvre de M. Doucet témoigne d'un fâcheux oubli des engagements pris par chacun des pensionnaires en même temps qu'elle constitue une infraction au règlement que l'Académie a édicté, puisque, aux termes de ce règlement, le pensionnaire de 4ème année a l'obligation de peindre son tableau dont " le sujet sera tiré soit de la mythologie soit des littératures, soit de l'histoire ancienne sacrée ou profane ". Le titre de Harem que M. Doucet a donné à son tableau, n'est d'ailleurs justifié ni par la composition, ni par l'effet pittoresque de la scène. Il n'y a ici que l'image d'un lieu problématique, dont le sol jonché d'on ne sait quels lambeaux, sert de litière à quatre figures de femmes. Une d'entre elles, vue de dos est sans pudeur comme sans beauté, couchée au premier plan. Toutefois quelques parties de cette figure rachètent jusqu'à un certain point par une vigueur réelle dans le modelé et dans le coloris ce que les formes et le style de l'ensemble ont de foncièrement répréhensible et de vulgaire. Par là s'explique l'indulgence dont l'Académie a fait preuve en consentant à accepter comme dernier envoi un tableau dont la conception et le caractère sont aussi complètement opposés à la lettre et à l'esprit du règlement, mais l'Académie n'en déplore pas moins le mauvais emploi que M. Doucet a fait de son talent. / Quant à l'esquisse intitulée Noli me tangere, elle est si absolument nulle que l'Académie ne juge pas à propos de s'y arrêter. L'Académie blâme sévèrement le pensionnaire qui n'a pas craint de lui soumettre un pareil ouvrage, en remplacement de celui qu'elle avait dû, l'année dernière, refuser de laisser figurer à l'exposition des envois. M. Fournier, troisième année / Rahab cachant les espions de Josué / L'Académie juge très faible cette esquisse, aux ombres uniformément bleues même dans les partie où le voile transparent qui les porte devrait naturellement en diversifier le coloris. La tête peinte par le même pensionnaire mérite, au contraire, l'approbation de l'Académie. Elle est étudiée avec beaucoup de conscience et exécutée avec fermeté. C'est ce qu'on peut dire aussi de la copie peinte par M. Fournier d'après un tableau de Paul Véronèse à Vérone. M. Popelin, deuxième année / Ave Maria / Une confusion systématique entre les divers plans, une affectation archaïque du style florentin quattrocentiste compliquée du souvenir des combinaisons de tons japonaises, des contradiction singulières entre le caractère moral et les apparences des deux personnages figurés, tout dans ce tableau tend à déconcerter le regard et à faire hésiter l'esprit tant sur la nature du sujet que sur les intentions mêmes qu'à pu avoir l'artiste qui l'a traité. Une jeune femme vêtue d'une robe en peluche bleuâtre et rigidement assise sur un trône de l'époque renaissance est censée nous représenter la sainte Vierge. Agenouillé devant elle et tournant le dos au spectateur, un adolescent la contemple : c'est apparemment l'ange, car deux ailes sont attachées à ses maigres omoplates. Son corps du reste est enveloppé d'un morceau de lampar qui dissimule les formes du torse, des hanches, des jambes et semble même supprimer la place que le tout devait occuper. Sans vouloir s'arrêter aux détails puérils ou bizarres qui surchargent cet ouvrage, l'Académie ne laisse pas de tenir compte de l'habileté matérielle et de la finesse de pinceau avec lesquelles certaines parties sont traitées. Elle pense que renonçant à des préoccupations dont son séjour à distance de Paris aurait dû le préserver, M. Popelin reprendra possession de lui-même et que son prochain envoi répondra mieux que celui-ci aux espérances que ses débuts avaient permis de concevoir. M. Baschet, première année / Figure d'étude / Tout en constatant l'empreinte de la conscience et une certaine délicatesse dans l'exécution de l'étude peinte par M. Baschet, l'Académie a le devoir de signaler la faiblesse générale du dessin et la pauvreté d'une composition où l'inertie des lignes, où l'absence absolue de mouvement, donne à cette figure de jeune fille couchée sur le gazon l'apparence d'une statue tombée de son piédestal. Les deux dessins de M. Baschet l'un d'après l'antique l'autre d'après Michel-Ange sont exécutés sans le respect que commandent impérieusement de pareils modèles. L'Académie n'hésite pas à les rejeter en imposant au pensionnaire l'obligation d'en envoyer d'autres l'année prochaine. Elle engage fortement M. Baschet à voir dans ce nouveau travail non une simple dette à acquitter tant bien que mal mais l'occasion d'un genre d'étude dont il a particulièrement besoin et que d'ailleurs les pensionnaires de doivent jamais négliger. En résumé l'Académie regrette de n'avoir guère que des reproches à adresser cette année aux pensionnaires peintres. Elle voudrait les voir diriger leurs efforts vers un but plus élevé et s'inspirer plus studieusement des chefs-d'oeuvre si nombreux, si variés, qu'ils ont sous les yeux ; elle voudrait qu'ils comprissent mieux que ces ouvrages des grands maîtres doivent être pour eux de précieux auxiliaires en les encourageant de plus en plus au culte du beau et en commentant pour ainsi dire à leur profit les enseignements de la nature qui les entoure.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 68
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1885, peinture£ Notice créée le 17/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter