Ecce homo entre deux donateurs

bas-côté sud ; chapelle des Fonts

Selon P. Currie (1992) : "On ne peut pour l'instant lever l'anonymat du peintre de Saint-Alpin dont la riche culture présente des aspects divers. Son caractère germanique s'impose d'emblée et au siècle dernier, c'est à Dürer que les historiens châlonnais attribuaient notre tableau, par ignorance, certes, mais à cause aussi de l'indéniable force qui s'en dégage. Le réalisme austère des deux portraits, leur hiératisme encore gothique, la stylisation très graphique et maniérée de la pose du Christ constituent autant de traits de style qui rapprochent l'artiste de ses contemporains allemands. Mais un examen attentif permet d'y déceler aussi une forte imprégnation de l'esprit de certains romanistes néerlandais, comme Jan Sanders Van Hemessen ou Martin Van Heemskerck, notamment dans l'insistance crispée du rendu de l'anatomie, d'une puissance héroïsée à l'excès, et derrière laquelle se devine l'interprétation d'une gravure. Cet éclectisme de l'inspiration qui tend à la simplification des volumes et au parti décoratif, nous les retrouvons pleinement dans les créations de l'école champenoise du 16e siècle dont le Christ de Saint-Alpin s'avère l'une des réussites majeures. [...] Faut-il chercher l'auteur du Christ de Saint-Alpin parmi les 300 peintres qui travaillèrent à Troyes au 16e siècle? Doit-on le croire, comme les Hoey, flamand d'origine installé en Champagne? Appartient-il à quelque famille de peintres-verriers comme Châlons en donna alors? [...]"