La Présentation de la Vierge au Temple

La Présentation de la Vierge au Temple

La Vierge enfant est agenouillée sur les escaliers du Temple, face au Grand Prêtre qui l'attend au sommet des marches. Au premier plan du tableau, agenouillée elle aussi, figure sainte Anne, accostée d'un homme à bonnet ou turban orientalisant. Les couleurs du tableau nous sont partiellement connues grâce à la description qu'en fait Francis Martin dans le Bulletin de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise de 1883 : « La sainte Vierge enfant est vêtue d’une robe bleue, elle gravit les degrés du Temple ; sainte Anne sa mère reste agenouillée au pied des marches dans l’attitude de la prière ; elle est vêtue d’un ample manteau d’un rouge pâle et coiffée de blanc ; derrière elle est un personnage debout, coiffé d’une espèce de chapeau ou de turban, il porte une robe verte ; à sa ceinture pend une aumônière, agrémentée de galons, de glands et de filigranes en argent ; il tient de la main droite une légère canne ; Sur le péristyle du temple se tient le Grand Prêtre avec une nombreuse assemblée, tous revêtus de robes voyantes aux couleurs variées, ou cependant le rouge domine. Cette peinture est dans le genre de l’école d’Albert-Dürer. Ce tableau a un mètre vingt de largeur sur un mètre dix centimètres de hauteur ». (Martin, 1883, p. 58-59).

Le tableau étant perdu, cette description chromatique est précieuse, d'autant plus qu'elle correspond à une autre version, passée en vente publique (Londres, Christie's, 25 avril 2008 lot 34) sous le nom de Peter de Kempeneer , signalée par P. Mary en novembre 2019. Cette œuvre, réputée transposée de bois sur toile, H.1,29; L.1,12m, et provenir de la collection Goudstikker (1928, spoliée, restituée aux héritiers Goudstikker en 2006), est extrêmement proche du tableau volé à Yerres : menues différences dans la sculpture sur le pilier, au-dessus de la figure de Sainte Anne, figures féminines au balcon).

Le caractère flamand de la composition est frappant et il n'est pas étonnant que le commentaire ancien se réfère à « l'école de Dürer », souvent citée pour le maniérisme flamand vers 1520. Le parallélisme avec les compositions du cercle de Noël Bellemare, envisagé en 2019 (communication écrite C. Scailliérez à D. Cès) ne suffit pas à empêcher de le rattacher à l'école flamande, en particulier à l'entourage de Bernard van Orley, plutôt qu'à l'école française, (C. Scailliérez, janvier 2025).