dépôt du Conseil de Fabrique de l'église Notre-Dame de Guebwiller au musée Théodore Deck (Guebwiller)
Statue provenant de la caisse d’un retable.
Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
La statue de la Vierge à l’Enfant a reçu postérieurement une couronne fragmentaire qui semble provenir d’une autre sculpture.
1. La Vierge à l’Enfant :
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : dessus de la tête non accessible ; dessous de la base non observée.
- Revers évidé à l’herminette.
- Traces d’éléments rapportés sur la tête de l’Enfant (faisceaux de rayons ?) : une cavité sur le côté dextre de la tête (diamètre 0,5 cm environ) et une cavité sur le dessus (diamètre 0,9 cm) ; cavité non visible sur le côté senestre.
- Traces d’outils : sol travaillé au tremblé.
- Plusieurs fentes au revers et sur la base, en particulier une fente largement ouverte à l’arrière du haut du buste de la Vierge.
- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive); bois endommagé et vermoulu notamment à la base.
- Manques : partie manquante au bord du manteau à dextre ; éclats sur les cheveux, la pointe dextre de la lune et le bord de la base.
- Interventions postérieures : tête arasée par sciage, sur laquelle a été fixé un fragment de couronne provenant probablement d’une autre sculpture ; ajout au revers d’une traverse clouée en haut du buste ; nombreux petits clous (fin du 19e-début du 20e siècle) sur les cheveux à dextre et à senestre, sur l’encolure de la robe, au revers au bord de la cavité et sur la traverse : ces clous ont peut-être servi à fixer une étoffe et des parures pour habiller la sculpture ; un clou sur le sexe de l’Enfant, qui a été arasé, et deux clous sur son ventre ont servi à maintenir un voile de pudeur.
2. La couronne :
Couronne fragmentaire rapportée postérieurement sur la tête de la Vierge : environ un tiers d’une couronne complète de type couronne papale ou impériale (?).
- Constituée d’une pièce de bois (tilleul ? H. 12,5 cm ; L. 12 cm ; P. 4,5 cm) collée et maintenue par une petite pièce semi-circulaire en contreplaqué, collée sur la calotte crânienne arasée.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Fente : en partie centrale.
- Manques : parties latérales à dextre et senestre.
- Interventions postérieures : deux clous sur la partie centrale (fin du 19e-début du 20e siècle).
1. La Vierge à l’Enfant :
Polychromie d’origine recouverte par une polychromie postérieure.
Polychromie d’origine :
Préparation, localement toile encollée.
- Manteau : bol, or.
- Revers du manteau : sous-couche noire, bleu (azurite).
- Robe : argent.
- Fruit de l’Enfant : rouge vermillon, glacis rouge.
- Chaussures : noir.
- Croissant de lune : bol, argent.
- Cheveux de la Vierge : ocré.
- Carnations : rose pâle.
Polychromie postérieure (17e-18e siècle ; il est possible que cette polychromie ait été précédée d’une autre intervention postérieure à la polychromie d’origine) :
Préparation.
- Manteau : bol, or.
- Robe : bol, argent, glacis jaune.
- Revers du manteau : bol, argent, glacis bleu.
- Fruit de l’Enfant : bol, argent.
- Chaussures : bol, or.
- Croissant de lune : bol, argent.
- Cheveux de la Vierge : brun foncé.
- Cheveux de l’Enfant : brun.
- Carnations : rose pâle ; le ventre et le sexe arasé de l’Enfant ont été recouverts de cette polychromie avant la pose d’un voile de pudeur.
2. La couronne :
Polychromie d’origine recouverte par une polychromie postérieure.
Polychromie d’origine :
Préparation.
- Face : bol, or ; rouge.
- Revers : bleu (smalt ?) ; ce bleu est différent du bleu (azurite ?) appliqué sur le revers du manteau de la Vierge.
Polychromie postérieure :
Préparation.
- Face bandeau inférieur et partie supérieur arrondi au-dessus des fleurons : bol, or, argent ; bandeau inférieur : vert ; fleurons ; bol, or.
- Revers : ocré.
avec couronne
Suivant le type iconographique usuel en Allemagne à la fin du Moyen Âge, la Vierge à l’Enfant sur le croissant de lune est identifiée à la Femme décrite dans l’Apocalypse (« […] le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête. », 12, 1) ; la Femme échappe avec son enfant nouveau-né aux attaques du dragon (12, 3-6). Cette image mariale évoque la croyance en l’Immaculée Conception selon laquelle Marie a été conçue exempte du péché originel. L’Enfant tient un fruit (une pomme ?) dans sa main gauche.
Suisse, Bâle (Basel)
Origine inconnue. Musée de l'église Notre-Dame de Guebwiller, fondé par le chanoine Alphonse Roellinger (1849-1918), curé-doyen de l'église (situé dans une salle au-dessus de l'ancienne salle du chapitre, derrière le choeur et la sacristie, le musée a été réaménagé dans les années 1950 par le chanoine Kuentz). Dépôt du Conseil de Fabrique de l'église Notre-Dame de Guebwiller, 1983.
vol. Texte, p. 86 (Collection de l’église Notre-Dame de Guebwiller. 16e-17e siècle), vol. Illustration, p. 235, fig. 613.
p. 225-226, n° 134 (idem).