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Société artistique de l'Hérault

Statut
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lmarqua2
Dernière modification
24/02/2023 13:52 (il y a environ 1 an)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Société artistique de l'Hérault
Organismes
Date création / fermeture établissement : 
1868 - Après 1935
Commentaire historique : 
Subventions :
La Ville de Montpellier attribue annuellement à la société artistique de l'Hérault une subvention de 500 francs (AN, F21 4084, Lettre du secrétaire général au ministre, 5 mars 1885), tandis que le département de l'Hérault lui attribue une subvention de 1000 francs dès 1868 afin de favoriser "cette institution naissante dont les débuts ont été si heureux" (Hérault. Conseil général, Rapports et délibérations - Conseil général de l'Hérault, Montpellier : Hérault. Conseil général, 1868, p. 72). Puis une augmentation est votée à hauteur de 1200 francs à partir de 1869 jusqu'en 1888, année où elle est supprimée "dans le but d'augmenter les subventions qu'elle accorde aux boursiers des Écoles des Beaux-Arts". (Hérault. Conseil général, Rapports et délibérations - Conseil général de l'Hérault, Montpellier : Hérault. Conseil général, 1888, p. 249). A la suite d'une demande de rétablissement de cette subvention, 1000 francs sont à nouveau alloués annuellement par le département jusqu'en 1891. Après réorganisation de la Société, une nouvelle aide départementale est accordée à hauteur de 500 francs par an, à partir de 1900 et ce jusqu'en 1908. En raison du retrait de ce soutien financier, la société s'adresse à l’État en 1880 (AN, F21 4084, Lettre d'Eugène Castelnau, 19 avril 1879), réitérant en 1885 (AN, F21 4084, Lettre du secrétaire général, 5 mars 1885) et en 1905 (AN, F21 4084, Lettre du président, 10 juillet 1905) cette demande.
Condition d'accès : 
La Société artistique de l'Hérault a été fondée sur un principe démocratique. Les membres fondateurs payent leur cotisation 10 francs par an, tandis que les membres libres 5 francs par an. (Extrait des statuts, Catalogue de 1879)
Commentaire Organismes : 
La Société artistique a été conçue et fondée en 1868 par quelques artistes et amateurs de beaux-arts réunis en une commission provisoire.
A la mort d'Eugène Castelnau, son président, en 1894, la Société périclite. Craignant la suppression complète des expositions artistiques, les artistes lancent un appel à tous les membres pour tâcher d'en arriver à une réorganisation du bureau. ("Le Mouvement régionaliste", La France d'Oc, 2 décembre 1894, n° 8, p. 86)
En 1935, on trouve encore mention d'une exposition organisée par cette société.
Commentaire Organismes : 
Une commission provisoire a été formée en 1868 pour donner les premiers cadres à la société. Elle obtient ensuite de l'assemblée générale la confirmation de ses pouvoirs et du règlement qu'elle avait établi.
Administrée par un bureau et une commission, la Société se compose de membres fondateurs et de membres libres. Le bureau est constitué d'un président, d'un secrétaire, d'un trésorier, d'un certain nombre de présidents honoraires, de vice-présidents, d'un conservateur et d'un archiviste qui sont nommés par la commission administrative. La commission administrative, composée de 40 membres nommés annuellement par scrutin des membres fondateurs qui ne peuvent être recrutés que parmi eux, prend les décisions importantes. Les membres fondateurs se réunissent annuellement en assemblée générale et approuvent les comptes. Chaque Sociétaire a le droit d'assister aux assemblées générales.
La Commission tient ses séances dans la salle du Conseil municipal de la ville de Montpellier.
En 1869, une sous-commission administrative de la Société artistique de l'Hérault est installée à Béziers.
Adresses
Ville : 
Commentaire Ville : 
"Le bureau permanent est établi sous le vestibule du Théâtre" (Extrait des statuts, catalogue de 1868)
Professions / activités
Commentaire Professions / activités : 
L'encouragement des arts :
"Attentive à tout ce qui peut favoriser le développement de l'art et de servir les intérêts matériels des artistes" (AN, F21 4084, Lettre de la Société artistique de l'Hérault pour l'Exposition de 1885)
En 1868, ses membres tentent d'organiser dans le Midi étendu à toute la région du Languedoc et de la Provence, une fédération des sociétés des beaux-arts s'entendant pour ouvrir chaque année des expositions et ainsi faire circuler un nombre important d’œuvres. Mais la crise économique et agricole due au Phylloxéra, ainsi que les rivalités municipales n'ont pas permis de réaliser ce projet. (AN, F21 4084, extrait d'un rapport de Lafenestre, 28 mai 1888)
Evénements
Type d'événement : 
Lien événement institutionnel : 
La Société artistique de l'Hérault organise des expositions annuelles puis biennales publiques avec le concours d'un grand nombres d'artistes. Ces expositions se tiennent dans la salle des concerts formant l'un des foyers du grand Théâtre de Montpellier prêté par la ville. Afin d'affirmer son caractère départemental, elle propose des expositions dans d'autres villes, à la condition que ces villes couvrent les frais de transport et d'installation. C'est ainsi que des expositions se sont faites successivement à Montpellier et à Béziers, et même, en 1870, à Narbonne, qui est située dans un département voisin.

Par ces expositions l'objectif est de montrer les diverses tendances de l'art contemporain, la production des élèves de l’École des Beaux-arts de Montpellier et de susciter l'émulation entre les artistes par la distribution de récompenses.

La première exposition a lieu en 1868. Ouvrant le 3 mai, elle expose près de 500 œuvres et les acquisitions s'élèvent à un montant de 3555 francs pour la société, 5595 francs pour les amateurs. En 1869, la deuxième exposition se déroule à Montpellier et se déplace ensuite à Béziers. Sur les 534 œuvres présentées, 74 sont acquises par la commission de Montpellier au prix de 5895 francs et 2400 francs par celle de Béziers, les amateurs ayant acheté pour 18000 francs. La troisième exposition de 1870 est tout aussi triomphante : cette fois une itinérance est organisée entre Montpellier, Narbonne et Béziers et il est vendu pour 32000 francs d'œuvres. La quatrième exposition ouvre du 15 avril au 15 mai 1872 à Montpellier puis à Béziers. S'enchaînent sur le même rythme les expositions de 1874 à 1876. En 1877, la huitième exposition fait réaliser aux artistes plus de 35000 francs de vente (AN, F21 4084, Lettre d'Eugène Castelnau, 19 avril 1879). En 1878, en raison du désengagement financier du département, il n'y a pas d'exposition. En 1879, elles reprennent en dénombrant plus de 200 artistes venus de France et de l’étranger (AN, F21 4084, Lettre d'Eugène Castelnau, 19 avril 1879). La dixième exposition ouvre le 4 avril 1880 et se clôt par une remise de récompenses destinées aux artistes les plus méritants. La onzième exposition est inaugurée le 20 avril 1881 dans la Salle des Concerts de Montpellier puis le 25 mai à Béziers. Devenue biennale, la douzième exposition se tient à partir du 1er avril 1883 à Montpellier. Une treizième exposition de peinture, sculpture, dessin et gravure est ouverte à Montpellier le 1er mai 1885, en parallèle du concours régional et d'une exposition industrielle organisée par la ville. A cette occasion, une demande de prêt d'œuvres d'artistes contemporains est effectuée auprès de la direction des beaux-arts (AN, F21 4084, Lettre du secrétaire général de la société au ministre de l'Instruction publique, 7 mars 1885). On sait qu'elle accueille 362 exposants et 676 ouvrages d'art. En 1887, la quatorzième exposition, itinérante, circule dans le département de l'Hérault et s'installe à Sète et à Béziers. Cette initiative émane de la volonté du président de la société de créer des activités fédératrices comme auparavant en 1868. Mais faute d'appui de l’État, l'entreprise échoue à nouveau (AN, F21 4084, rapport de Lafenestre, 28 mai 1888). En 1888, l'exposition accueille 352 tableaux dont 217 signés d'artistes résidant dans la région du Sud (notamment l'Hérault et les Bouches du Rhône), les autres provenant de Paris, Lyon ou Bordeaux ainsi que des envois d'assez loin comme la Suisse et l'Italie. Mais en avril, un incendie ravage les locaux, heureusement sans causer de dommages aux œuvres. Un local provisoire est alors construit en bois sur l'Esplanade. Ce sinistre et la situation de la société engendrent la rédaction d'un rapport de Gaston Lafenestre, inspecteur des Beaux-arts, adressé au sous-secrétaire des Beaux-arts, daté du 28 mai 1888. Il y constate que les envois de tableaux parisiens "ne donnent point le niveau exact de la production contemporaine ; ils ne fournissent pas aux artistes et amateurs du midi un point de comparaison assez juste ni assez élevé pour fortifier leur goût et exciter leur émulation. Cet état de choses durera tant que les artistes sérieux ne seront point directement attirés vers les expositions provinciales par l'attrait d'une publicité et d'un entourage dignes d'eux, et par l'espoir d'une vente honorable pour leurs productions importantes. (…) La participation effectives et suivie de l’État, par l'acquisition d'œuvres sérieuses destinées aux musées locaux et par le prêt régulier d'un certain nombre d'œuvres de choix provenant du Salon précédent, peut seule changer la situation." En 1890, la quinzième exposition des Beaux-arts coïncide avec les fêtes internationales organisées à l'occasion du sixième centenaire de l'université de Montpellier. Par la suite, le rythme de l'organisation des expositions est confus. La presse signale néanmoins un projet d'exposition de la société réorganisée, en avril 1900 ; une dix-huitième exposition se tenant en mai et juin 1902 ; une vingtième exposition en 1906 et une vingt-et-unième en avril-mai 1909. On en compte encore une en 1911, ce qui porte à pas moins de 23 expositions organisées durant l'existence de cette société avant-guerre.

Conditions d'admission des exposants :
Un jury d'examen est mentionné en 1885 pour admettre ou rejeter les œuvres. Les frais de transport sont supportés par la société pour trois œuvres. Des détails sur le format des œuvres sont précisément fournis pour exclure certains ouvrages en plus des "sculptures ou gravures livrées au commerce". (Société Artistique de l'Hérault. 13e exposition de la Société Artistique de l'Hérault : livret explicatif des ouvrages de peinture, sculpture, dessin, architecture, etc. admis à l'exposition, Montpellier, 1885)

Conditions d'accès du public :
"[Chaque Sociétaire a droit ] à l'entrée libre et gratuite toutes les fois que les portes de l'Exposition s'ouvriront. (...) Chaque souscription supplémentaire donne également droit à l'entrée gratuite. (...) Toutes ces entrées sont nominatives, et les cartes ne peuvent être transmises sous peine de nullité du droit d'entrée." (Extrait des statuts, catalogue 1868). Cette dernière clause qui se modifie en 1879 : "Toutes les cartes sont personnelles, et les membres fondateurs ne peuvent transmettre chacune de leurs cartes supplémentaires qu'à une même personne pour toute la durée de l'Exposition." (Extrait des statuts, catalogue 1879)
Type d'événement : 
Lien événement institutionnel : 
Conditions de vente :
"Pour les achats d'objets exposés, on peut prendre les premières informations au bureau établi dans la première salle ; pour traiter, on est prié de s'adresser au Secrétaire de la Commission, bureaux de l'Imprimerie Gras (place de l'Observatoire), de 9 heures à 11 heures du matin, et de 3 heures à 5 heures du soir." (Extrait des statuts, catalogue de 1868)
"Le bureau établi dans la première salle est chargé de donner toutes les informations nécessaires aux personnes qui désirent acheter des objets exposés. La Commission se met à leur disposition, par l'intermédiaire de ses Secrétaires, pour les pour-parlers avec les artistes et les envois de fonds. Ceux de MM. les Amateurs qui préfèreraient traiter directement avec les auteurs sont néanmoins priés de donner communication des acquisitions qu'ils auraient faites." (Extrait des statuts, catalogue de 1869)
"Une retenue de 10% sera faite sur toutes les œuvres acquises à l'Exposition au bénéfice de la Société. Le Comité servira d'intermédiaire sans aucun frais de correspondance ou autre que la retenue fixée ci-dessus pour les achats entre les artistes et le public" (Avis, catalogue de 1911)

Suite à son rapport du 28 mai 1888, Lafenestre préconise l'achat par l’État de deux tableaux pour le musée de Montpellier ou de Béziers : Pêcheurs catalans des environs de Marseille, par Moutte pour 1500 francs et État de Tripière, par Trinquier, pour 400 francs (AN, F21 4084).
Type d'événement : 
Lien événement institutionnel : 
Après prélèvement des frais généraux, la Société achète sur les fonds disponibles des œuvres d'art qu'elle distribue entre ses membres, au moyen d'une loterie.
"Le bureau permanent installé à l'Exposition reçoit les souscriptions et délivre les cartes de série et les billets de loterie." (Extrait des statuts, catalogue de 1870)
"Chaque Sociétaire a droit : à cinq billets de loterie qui sera organisée à la suite de chaque Exposition et à autant de séries de cinq billets de loterie qu'il aura pris de souscriptions supplémentaires" (Extrait des statuts, catalogue 1868) Ce droit évoluant quelques années après : "Quelle que soit la catégorie à laquelle il appartient, chaque Sociétaire a droit à autant de billets de loterie que les quotités versées par lui depuis l'Exposition précédente représente de fois 1 francs." (Extrait des statuts, catalogue de 1879)
Thèmes d'étude
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 
La société artistique de l'Hérault expose des ouvrages de peintures, sculptures, gravure et dessin.
Rôle de la personne dans la collectivité
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
1873 - 1888
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
1905
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
1911
Bibliographies / archives
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Katia Schaal avec l'aimable contribution de Pierre Stépanoff et d'Isabelle Groux de Mieri