Socrate, Xanthippe et Myrto
La scène figurée est tirée de la vie de Socrate dans les <i>Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres</i>de Diogène Laërce, poète et biographe du IIIe siècle de notre ère. Il était supposé que Socrate avait alors deux épouses : Xanthippe et Myrto. Dans cet épisode, la première le réprimande et lui jette un seau d'eau sur la tête, pendant que la deuxième tente de lui ôter le livre des mains. Cette scène est rarement figurée au XVIe siècle. Selon les connaissances actuelles, elle semble n'avoir été peinte qu'à trois reprises (Juszczak & Malachowicz 1994).
La composition reprend ici un modèle gravé par René Boyvin à la fin des années 1540 ou début des années 1550 d'après un dessin de Luca Penni. L'auteur n'a pas repris littéralement l'estampe, ajoutant entre autres la statue de Minerve sur la droite. En tant que déesse de la Sagesse, elle vient appuyer le message de Socrate ici, c'est-à-dire que la sagesse l'aide à supporter les difficultés maritales (Juszczak 2013). D'autre part, l'aspect uniforme de la composition confirme bien que le peintre a copié une composition antérieure (Juszczak & Malachowicz 1994).
Analyse dendrochronologique avant 1994, indiquant que le bois date du milieu du XVIe siècle (Jusczak & Malachowicz 1994).
Cachet des armes du roi de France.
"Voente que..."
Etiquette à moitié arrachée suggérant une possible vente. Ecriture ancienne.
Cette attribution fait sens dans la mesure où le panneau reprend un modèle de cette école. Associé à la présence du sceau de la famille royale de France, il est donc probable que ce panneau ait été peint au sein des ateliers de Fontainebleau (Juszczak & Malachowicz 1994).
Le panneau reprend une gravure attribuée à René Boyvin qui aurait lui même repris le motif au maître italien actif en France dans la première moitié du XVIe siècle (Cf. Wilson Chevalier 1985, sources en ligne). [La notice en ligne de l'ENSBA indique que cette estampe est d'après Rosso Fiorentino]. L'aspect stylistique du panneau reprend aussi des éléments du style de Luca Penni dans les années 1540-1550, ce qui correspondrait avec la datation du bois au milieu du XVIe siècle (Juszczak & Malachowicz 1994). Si la composition de la scène et le style des figures relèvent bien de l'invention de Luca Penni, la facture du panneau n'est pas la sienne : il s'agit vraisemblablement d'une main flamande (hypothèse C. Scailliérez, mai 2022)
Le panneau était attribué à Vasari lors de son acquisition par la château royal.
Collections royales françaises ; [...] ; Collection d'Edward Lipinski, Varsovie ; acquisition par le musée