Portrait rétrospectif de Tristan de Moneins (1504-1548)

Tristan de Moneins, identifié par l’inscription et les armoiries (d’autres variantes existent, il est dit par Aubert de La Chesnaye-Desbois que les seigneurs de Moneins portent de gueules, à la croix d’argent au lieu d’or comme ici (Dictionnaire de noblesse, 10, Paris, 1775, p. 194)), est resté dans l’histoire pour avoir été assassiné en 1548, lors des célèbres émeutes des Bordelais face à l’impôt de la gabelle. Il est chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, ainsi qu’en atteste son collier. C’est évidemment un portrait rétrospectif de l’homme qui s’offre à nos yeux. Le costume est actualisé, probablement autour de 1600, à l’instar du portrait d’Isaac Boucaud (voir notice liée). Ce dernier est d’ailleurs de la même main. On retrouve exactement la même manière de présenter le modèle de buste et de trois-quarts, projetant une ombre diagonale sur sa droite. La définition du visage s’apparente aussi parfaitement, avec de fortes ombres sculptant le nez. On retrouve de mêmes habitudes morphologiques, notamment pour les yeux. Nous ne connaissons pas d’autres portraits de Tristan de Moneins, mais il est possible que celui-ci prenne pour modèle un panneau réalisé de son vivant. Il devait être destiné à des descendants ou à une galerie historique de figures bordelaises.