Sainte Anne trinitaire

Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments secondaires assemblés.

- Revers évidé à la gouge.

- Éléments assemblés à l’origine : bras de l’Enfant et avant-bras de la Vierge (restitués).

- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; bois endommagé.

- Manques : bord du pli du manteau sur la face ; nombreux éclats et traces d’usure sur les bords des vêtements et du voile de sainte Anne, les cheveux de l’Enfant et de la Vierge.

- Traces de fixation (d’origine ou postérieures) : sur la tête de l’Enfant, sept clous et une cavité (diamètre 1 cm environ) ; au revers du buste de la Vierge, un clou (forgé ?) et deux pattes métalliques (20e siècle) pour la présentation au musée ; un clou (20e siècle) au revers en haut de l’évidement.

- Interventions postérieures : restitution des bras de l’Enfant et des avant-bras de la Vierge ; restitution de la partie inférieure de la sculpture (H. 28 cm, fixée par deux équerres métalliques vissées dans l’évidement) depuis la hauteur des genoux jusqu’à la base ; partie arrière de la tête de sainte Anne aplatie (deux cavités : pour la fixation d’un nimbe ?) ; nombreuses petites cavités sur le nez de la Vierge, l’annuaire et le majeur de sa main droite, le poignet de sa main gauche et le bas de sa robe (actes iconoclastes ?).

Polychromie postérieure (17e siècle) avec reprises réalisées lors de la restitution de la partie inférieure de la sculpture.

Description de la polychromie actuellement visible :

Préparation blanche.

- Manteau de sainte Anne : bol, or.

- Voile, mentonnière, robe de sainte Anne : bol, argent ; lignes parallèles peintes sur le voile.

- Robe de la Vierge : bleu, parsemé d’étoiles dorées ; bordure de la robe soulignée d’une ligne rouge.

- Revers du manteau : vert sombre.

- Chaussure de la Vierge : noir.

- Cheveux de la Vierge et de l’Enfant : brun clair (mixtion, or ?).

- Carnations : rose avec rehauts rose soutenu sur les joues ; lèvres rouges ; yeux noirs ou bruns ; coins internes des yeux rouges.

Polychromie des parties restituées :

- Manteau de sainte Anne, globe terrestre : bol, or.

- Robe de sainte Anne : bol, argent, lignes horizontales (motifs tracés à sgraffito ?)

- Sol : bol, argent.

- Manches de la robe de la Vierge : bleu avec bordures dorées.

La sculpture illustre le thème, très populaire à la fin du Moyen Âge, de la sainte Anne dite trinitaire (en allemand Anna Selbdritt) car elle réunit trois personnes : Anne, sa fille la Vierge Marie et son petit-fils Jésus. Cette œuvre suit un type iconographique très fréquent dans l’art allemand qui montre, debout en position centrale, Anne portant sur un bras la Vierge, représentée fillette, et sur l’autre l’Enfant Jésus nu. La composition symétrique et l’amenuisement de la figure mariale, sans souci de vraisemblance, s’accordent au caractère symbolique de l’image de la triade, soulignant ainsi le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ. Sainte Anne est coiffée d’un voile dissimulant ses cheveux et d’une guimpe formant mentonnière, selon l’usage médiéval pour les femmes mariées ou d’âge mûr. La Vierge est une fillette à la chevelure dénouée coiffée d’un cercle de tête (ou d’une couronne disparue), allusions à la jeunesse virginale de la mère du Christ, qui est aussi la reine du ciel.

Provenant du couvent des Dominicains de Haguenau selon Mme Sutterlin, fille de Xavier Joseph Nessel (Haguenau, 1834-1918). Commerce de l’art, Munich (?). Acquisition auprès d’August Bruschwiller (mort en 1943), première moitié du 20^e siècle.

p. 73, n° 333 (« Proviendrait, selon la tradition orale, du couvent des Dominicains de Haguenau (Bas-Rhin). »).

p. 54, 64 (Rhin supérieur, vers 1500).

p. 113 (15^e siècle).