Le Martyre de sainte Barbe

Le martyre de sainte Barbe est ici représenté en six scènes réparties sur deux registres. Elles se lisent en commençant par le registre supérieur de gauche à droite, puis par le registre inférieur de droite à gauche. Dans la première scène, Dioscore, père de sainte Barbe, menace sa fille qui réclame le baptême. Dans la seconde, aidé par des bergers, il se lance à la poursuite de sa fille enfuie puis la fait battre par un bourreau. Ayant regagné sa tour dans la quatrième scène, sainte Barbe fait don de sa bourse à deux mendiants, avant de recevoir la palme des martyres dans la dernière composition. Chacune de ces scènes était initialement commentée en caractères gothiques dans un cartouche situé en-dessous, mais aujourd'hui seuls ceux du registre supérieur sont conservés et partiellement lisibles. Une niche (qui selon l'abbé Varaigne, serait une piscine liturgique) interrompt la composition. Il est possible que le récit se soit autrefois prolongé sur le mur perpendiculaire à gauche de l'œuvre, à l'angle duquel un contrefort a depuis été ajouté.

Sainte Barbe est alors populaire dans la région, où des confréries de sainte Barbe existent à Louans (Morangis) et à Bagneux. Cette dévotion locale semble s'essouffler après 1600. Il est à noter que peu de peintures murales du 16e siècle nous sont conservées en Île-de-France. Cependant, les peintures murales narrant la vie et le martyre d'un saint et présentant cette même composition de petites scènes commentées en caractères gothiques réparties sur deux registres se rencontrent un peu partout en France. À Blagnac (Haute-Garonne), la chapelle Saint-Exupère conserve une peinture murale (qui nous a été signalée par Aurélia Cohendy, communication orale, 2023) représentant la vie de ce saint et adoptant une composition très similaire.

La peinture a longtemps été dissimulée par plusieurs couches de badigeons, avant d'être redécouverte dans les années 1880 et d'être signalée à plusieurs reprises à la fin du 19e siècle dans le Bulletin de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, qui en souligne l'intérêt et réclame son classement. La peinture a été très lourdement restaurée en 1976, et est depuis largement couverte et complétée par un tratteggio qui en rend la lecture très difficile. Néanmoins, le style paraît très nordique, tandis que les costumes indiquent clairement la mode des années 1520-1530. La tête de Dioscore semble directement inspirée par le visage de François Ier, confortant une datation vers cette période.

Come le père [de] ste Barbe oyt dyre ces parolles à terre cheut, puis se relevit l’espée au poing / En voulant Barbe occyre, mays par miracle la to[ur] se fendit.

Come le père [de] ste Barbe partout la queroit et ung bergier lui enseigna du doit, lequel bergier assytost devint pierre et ses brebis sauterelles come on voyt

Come [le père ste Barbe] a fit […] [r]efus […] lier nue et […] corps de verges […] mays […] soustenue.