Saint Jean-Baptiste

Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul) avec éléments assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : non décelées sur la tête et sous la base.

- Revers évidé : traces d’herminette et de gouge ; percement involontaire du bois, trop aminci lors de la taille, de chaque côté du bas de la jambe droite.

- Éléments assemblés à l’origine : l’avant-bras et la main gauche (manquants ; cavité rectangulaire ménagée dans le poignet) ; la partie supérieure du bras droit, assemblée à plat-joint et fixée par deux clous forgés dissimulés en surface par des pièces de bois (une pièce visible sur l’épaule droite) ; l’avant-bras droit, assemblé à la partie supérieure du bras (cheville) ; la moitié inférieure du bord dextre du manteau (clous forgés). Lors de la taille, la tête s’est fracturée en plusieurs parties qui ont été par la suite assemblées par des clous forgés dissimulés en surface par des pièces de bois (une pièce cylindrique visible sur la tempe gauche).

- Détails sculptés à la surface du bois : sur la mélote, petits creux sculptés avec une gouge à lame étroite pour évoquer le pelage du chameau ; surface du sol travaillé au tremblé.

- Nombreuses fentes ouvertes notamment sur le buste et sur le manteau à senestre, certaines comblées par des flipots en particulier sur le front, la tête et l’épaule gauche du saint.

- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : extrémité du nez du saint ; plusieurs mèches de cheveux et boucles de la barbe à senestre ; doigts de la main droite ; avant-bras et main gauche ; bas du manteau à dextre ; plusieurs parties du bord du manteau sous le bras gauche et au bord de la manche gauche de la tunique ; parties de la base à dextre et à senestre ; éclats sur les cheveux, la barbe, le pied gauche, les plis du manteau et le museau du chameau.

- Interventions postérieures : retaille de l’épaule et de la chevelure à senestre ; retaille et réassemblage (cheville) de l’avant-bras droit ; retaille du majeur et de l’index de la main droite ; insertion de flipots dans certaines fentes ; parties de la barbe et d’une mèche de cheveux recollées et clouées ; en 2015, remplacement de cales en bois endommagées, clouées sous la base, par une semelle (plaque de laiton et comblement en résine époxy) pour assurer la stabilité de la sculpture.

Polychromie postérieure s’inspirant des couleurs et des décors de la polychromie d’origine.

1.Polychromie d’origine :

Préparation blanche (carbonate de calcium).

- Manteau : sous-couche orangée (minium, pigments blancs), violet (en deux couches : mélange de bleu et de laque rouge, glacis constitué de laque rouge et d’azurite) ; le fond violet est parsemé d’éléments appliqués (très endommagés) de deux types : des décors moulés et appliqués dits « brocarts appliqués » (étain, mixtion, or) et des petits disques en papier, dorés (diamètre : 2 à 3 mm).

- Revers du manteau : sous-couche orangée (minium, pigments blancs), vert clair (vert au cuivre), glacis vert sombre ; le fond vert est parsemé d’éléments appliqués de mêmes types que ceux de l’extérieur du manteau.

- Bordure du manteau (deux bandes : L. 4 cm et 1 cm) : bol, or, glacis (?).

- Mélote : couche orangé (minium, pigments blancs), or ; creux soulignés de brun.

- Base : sous-couche orangée (minium, pigments blancs), vert clair, glacis vert sombre.

- Cheveux et barbe : brun.

- Carnations : rose pâle (blanc de plomb, grains de minium, pigments noirs et rouges, probablement vermillon), rose plus soutenu sur les joues et les paupières ; iris bruns cernés de noir ; mèches brun sombre peintes sur les joues.

2.Polychromie postérieure reprenant l’harmonie colorée de la polychromie d’origine et renouvelant les décors :

Encollage.

- Manteau : sous-couche blanche, violet sombre (laque rose et grains de smalt) ; localement traces d’or suggérant le tracé de grands motifs, notamment sur les vestiges des décors moulés et appliqués de la polychromie d’origine.

- Revers du manteau : vert clair (vert au cuivre), vert sombre ; sur les vestiges des décors moulés et appliqués de la polychromie d’origine sont posés des motifs carrés, dorés (mixtion, or), dont les bords soulignés de vert sombre sont polylobés.

- Mélote, bordure du manteau : mixtion, or.

- Base : vert (deux couches).

- Cheveux et barbe : brun.

- Carnations : sous-couche blanche, beige rosé ; lèvres rouges ; yeux bruns.

Saint Jean-Baptiste est représenté selon le type iconographique en usage qui se réfère au récit des évangiles. Le prophète vivait dans le désert de Judée vêtu d’une mélote en poils de chameau et d’un manteau, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage (Matthieu 3, 4 ; Marc 1, 6). Cette vie ascétique est évoquée par ses pieds nus, sa barbe fournie, sa chevelure aux boucles abondantes, et portée sous un manteau, la mélote dont la tête du chameau pend entre ses pieds.  Le bras droit levé, la bouche ouverte et l'expression du visage tourné vers le ciel, conviennent à la figure du prophète qui prêchait aux foules et citait le texte de l'Évangile : « Voyant Jésus venir à lui, il dit : " Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. " ». (Jean I, 29).

Origine inconnue. Acquis en 1885 par Émile Peyre (1820-1904) auprès de M. Franck (identifiable à Bernard Franck (1848-1924) collectionneur à Paris ?). Collection Émile Peyre, legs Émile Peyre, 1905.

p. 100 (« Franck 13 avril 85 / un St Jean en [chemise ?] / grande figure drapée / polychromé / il lève sa tête vers le / seul bras qui lui / reste ».

p. 565 (« 1885 Franck (suite) / Une grande figure de St Jean en bois »).

p. 63 (« Statuettes en bois sculpté Renaissance et gothique / 1885 Franck / 13 avril / Une grande figure de St Jean grandeur nature. »).