Herr, Lucien
Eugène Albertini et Lucien Herr sont amis depuis leur rencontre à l'ENS lorsqu'Albertini y était élève. « Voilà vingt-cinq ans que Lucien Herr était pour moi l'ami plus âgé, que je respectais et qui me conseillait, avec cette sincérité, ce désintéressement, cet élan du coeur, qui lui donnaient tant d'action sur nous tous. J'avais une vraie joie à le retrouver chaque année, et à lui faire comprendre, comme je pouvais, mon attachement fidèle » (source : CHC, LH7, lettre d'Eugène Albertini à Jeanne Herr du 24 mai 1926).
Jeanne Cuénod et Lucien Herr se sont mariés en 1911 en Suisse. « Je le vois encore prendre les sentiers qui, par le Sépey et le col des Mosses devaient le mener à Villard-sur-Chamby chez les parents de sa fiancée. Il allait vers le bonheur à coup sûr, il ne faut même pas discuter là-dessus. » (source : Andler, Charles. Vie de Lucien Herr (1864-1926). Paris : Rieder, 1932, p. 199). « Mon cher ami, une jeune fille pour qui tu as été très-gentil, et pour qui tu as demandé un mari à St Jacques, Mlle Jeanne Cuénod, m'a prié de te dire, à toi tout le premier, que tes prières avaient été exaucées, et qu'elle était fiancée. Et ce qui te surprendra très-fort, et ce qui me surprend beaucoup moi-même, c'est que c'est moi qui suis le fiancé. Je ne puis te dire ce qu'il a fallu à cette enfant de courage, de patience, d'obstination et de tendresse pour vaincre mes scrupules, mes résistances ; mais elle a été la plus forte, et j'ai été vaincu. Tout cela est une longue histoire, où il y eut beaucoup de souffrances... Et maintenant, j'ai donc accepté, à mon âge, fatigué comme je le suis par toute une vie très-remplie, de donner du bonheur à une fille neuve dans l'existence, et qui a le droit de beaucoup exiger. C'est une folie, - mais elle a voulu, et j'ai été le moins fort. Je te promets qu'elle n'abandonnera ni l'iconographie médiévale, ni l'histoire de l'art, et elle ira, lorsqu'elle viendra à Paris, t'en faire elle-même la promesse. » (source : Institut de France, Ms 7566, lettre de Lucien Herr à Émile Mâle du 18 octobre 1911).
Lucien Herr encourage les recherches de Richard Lefebvre des Noëttes. « La certitude de tenir cette vérité, la sympathie active de quelques hauts esprits, comme L. Herr, de probes et vigoureux savants comme Paul Langevin, Paul Rivet, J. Carcopino, ont gardé le chercheur de toute défaillance. » (source : Moulinier, Georges. « Un chercheur, une méthode, du nouveau ». Bulletin de l'Association Guillaume Budé. n° 39, avril 1933, p. 47).