Eléments du décor du château de Gaillon (Eure). Château construit par le cardinal Georges Ier d'Amboise (Chaumont, 1460 - Lyon, 1510), ministre de Louis XII, nommé au siège archiépiscopal de Rouen en 1494, et vice-roi du Milanais en 1500. En 1502, il entreprend la reconstruction du château de Gaillon, afin de réaliser une grande résidence. Elisabeth Chirol a défini deux périodes de construction, la première de 1502 à 1506, la seconde de 1506 à 1510. Y ont participé des artistes français et italiens, et un grand nombre d'oeuvres ont été importées d'Italie. Beaucoup d'incertitudes demeurent quant à l'attribution des vestiges subsistant du château, mis en vente le 28 ventôse, an IV (17 mars 1796) et démantelé. Le château a été acquis par Darcy en 1797. Les acquisitions ont été faites par Alexandre Lenoir, pour le musée des Monuments français, soit à Provost (ou Prouvost, ou Prévôt, ou Provôt), considéré comme propriétaire du château, soit à des marbriers parisiens qui avaient déjà récupéré les matériaux de démolition. MR 1661, MR 1662 A et B, MR 1663 A et B, MR 1664, MR 1665, MR 1666 A et B, RF 3102 : dix éléments de décor en marbre. Proviennent probablement de la chapelle haute de Gaillon. Le 6 fructidor an V (23 août 1797), Alexandre Lenoir découvre dans les magasins du marbrier Corbel quatre fragments de montant de porte de marbre blanc ornés d'entrelacs doubles, provenant du château de Gaillon. Deux de ces morceaux ont quatre pieds de long sur dix pouces de large, les deux autres dix-huit pouces sur dix pouces de large, deux pouvant s'identifier avec les MR 1664 et 1665. Acquis par Alexandre Lenoir pour le musée des Monuments français, le 29 frimaire an VI (19 décembre 1797). Le 23 thermidor an IX (11 août 1801), Alexandre Lenoir acquiert de Provost d'autres fragments provenant du château de Gaillon. Seize "morceaux d'arabesques en marbre" sont entrés au Louvre le 15 juillet 1818 (décision ministérielle du 6 juillet 1818). Six seulement, qui ont été employés dans la décoration de la cheminée de la salle Germain Pilon de la Galerie d'Angoulême démontée vers 1849, ont été inventoriés (MR 1661 à MR 1666). Le manque d'éléments descriptifs nous oblige à attribuer arbitrairement ces numéros MR. Trois morceaux ont été réinventoriés en 1977 en raison d'un historique erroné. MR 3090, MR 3091 et MR 3092 : proviennent du bassin d'une fontaine du jardin haut, car ils sont reproduits de façon approximative sur un dessin de Jacques Androuet Du Cerceau exécuté vers 1576 (La fontaine de Gaillon, dans le pavillon du jardin d'en haut, dessin conservé au British Museum, port folio IV, feuille 546). Panneaux acquis par Alexandre Lenoir, du "propriétaire du château" le 23 vendémiaire an VI (14 octobre 1797), considérés comme étant de Paul Ponce. Musée des Monuments français, 1797-1816. Attribués au Louvre par décision ministérielle du 6 juillet 1818. Entrés le 15 juillet 1818. RF 490 et RF 491 : Selon Elisabeth Chirol, proviennent de la porte extérieure de la chapelle haute. Acquises par Alexandre Lenoir du marbrier Corbel, le 10 juillet 1797. Musée des Monuments français, 1796-1816. Transportées à la basilique de Saint-Denis, à la fermeture du musée. Versement des chantiers de Saint-Denis en 1881 (arrêté du 28 juillet 1881). RF 1265 à RF 1269 : cinq bas-reliefs. Découverts en 1898 sur une cheminée située dans un bâtiment servant de prison attenant au château de Gaillon. Signalés par l'abbé Blanquart et considérés par lui comme des moulages de boiseries ayant décoré la chapelle du château. Réclamés par André Michel (1853-1925), historien d'art, conservateur en chef du département des Sculptures du musée du Louvre jusqu'en 1920. Cédés par le ministère de l'Intérieur. Entrés au Louvre le 28 octobre 1899 et considérés comme formant autrefois un seul retable (J.-R. Gaborit, dir., 1998, op. cit. en bibliographie)
