musée des Beaux-Arts, Strasbourg
Statuette provenant de la caisse d’un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2013.
Sculpture taillée dans une demi-bille de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Revers évidé à l’herminette et à la gouge.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre : 3 cm environ) comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux entailles (chacune d’une largeur de 1,5 cm environ) distantes de 5 cm.
- Éléments assemblés à l’origine : main droite (manquante).
- Nombreuses fentes : principalement sur la base, le buste et la tête, certaines comblées par des flipots anciens (?) notamment sur la joue droite.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), trous d’envol, galeries ouvertes en surface.
- Principaux manques : partie avant et côtés de la base, extrémité du pied gauche, main droite et le bâton qu’elle tenait, bord senestre du chapeau au revers ; éclats en bordure du manteau, sur la barbe et les cheveux, et sur le chapeau probablement en partie retravaillé sous les polychromies récentes ; usures sous la base, sur l’extrémité du nez et la lèvre supérieure.
- Interventions postérieures : bâton et main disparus remplacés au 20e siècle par une mince branche d’arbre maintenue par un rouleau de papier et du fil de fer ; petite pièce de bois collée sur le pied gauche (provenant de la sculpture et mal positionné ou ajout récent) ; au revers, trois pitons métalliques à vis du 20e siècle : un au sommet de l’évidement, deux en bordure reliés par une chaîne.
Vestiges d'une ancienne polychromie, peut-être la polychromie d'origine, décelés sous les polychromies postérieures conservées.
1.Polychromie d'origine (?) :
Préparation blanche.
- Tunique : restes de bol et d'or.
- Manteau : rouge ; revers : bleu.
2.Polychromies postérieures (19e et 20e siècles) : de médiocre qualité et en piètre état de conservation, résultant de plusieurs interventions. Dernière intervention (mentionnée dans le registre d'inventaire) exécutée malhabilement par le collectionneur, avant le don de la sculpture au musée en 1966 : suppression d'une couche noirâtre (vestiges conservés principalement au revers) et pose de nouvelles couches de couleurs avec motifs dorés, recouvrant les cassures du bois et le papier autour du bâton.
- Manteau : rouge vif, bordure dorée ; revers bleu.
- Tunique : col noir avec losanges dorés ; revers bleu ; bas de la tunique ornée de fleurettes dorées à cinq pétales (poudre d'or ou bronzine).
- Chausse : rose.
- Chaussure, couverture du livre et chapeau : noir.
- Carnations : rose ; yeux et sourcils noirs ; épaisse couche rouge comblant le creux sculpté entre les lèvres entrouvertes ; couche rose sur le rouleau de papier maintenant le bâton pour évoquer une main.
L'habit de pèlerin permet d'identifier l'apôtre saint Jacques le Majeur, qui serait venu évangéliser l’Espagne et dont le tombeau à Saint-Jacques de Compostelle était l’un des lieux de pèlerinage les plus importants du Moyen Âge. Suivant l'iconographie traditionnelle, le saint porte des vêtements adaptés à la marche et le protégeant des intempéries, inspirés du costume civil. Il est coiffé d'un chapeau à larges bords, sur lequel la coquille ou les enseignes de pèlerinage ne sont pas décelables en raison de l'état de conservation de la statuette et de sa polychromie. Sa robe fendue sur le côté pour faciliter le mouvement de la marche, ses chausses ajustées enfoncées dans une chaussure montante et la panetière à la ceinture sont des éléments typiques du costume des pèlerins de l’époque.
Souabe (Schwaben), Ulm
Origine inconnue. Collection André Kahn-Wolf, Paris. Don André Kahn-Wolf, 1966. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg.
p. 155-157, n° 8 (Ulm, vers 1490-1500).