Saint Georges terrassant le dragon
Relief appliqué à l’origine sur la face interne d’un volet de retable (?).
- Restauration, Anne Gérard-Bendelé, 1994.
- Observation, Laurence Brosse, 2021.
Relief constitué vraisemblablement d’une planche de bois résineux avec élément assemblé.
- Élément assemblé : la lance.
- Attaque d’insectes xylophages sur le cadre (actuellement inactive).
- Manques : éclats sur les saillies et les bords du relief.
- Interventions postérieures : percement central près du bord supérieur du relief ; présentation dans un cadre.
Polychromie postérieure (avec restes de polychromie d’origine ?).
Préparation blanche.
- Épaulières, cubitières et genouillères de l’armure, fond du relief, bande de l’écu : bol, or.
- Autres pièces de l’armure, armet, lance : bol orangé, argent.
- Écu : blanc, noir ou vert sombre.
- Selle : noir.
- Cheval : brun sombre, noir (polychromie sous-jacente : brun clair).
- Dragon : vert sombre (polychromie sous-jacente : vert clair, jaune)
- Tapis de selle : blanc ; brun.
- Arbres, sol, château : vert, vert sombre, brun clair, brun sombre.
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose.
relief
cadre
L’épisode le plus populaire de l’histoire de saint Georges, diffusée en Occident par la Légende dorée de Jacques de Voragine, est le combat du saint contre le dragon. Les habitants d’une ville étaient menacés par un dragon auquel ils devaient offrir chaque jour deux brebis, puis, quand il en manqua, une brebis et un jeune homme ou une jeune fille tirés au sort. Lorsque la fille du roi fut désignée, elle fut sauvée par saint Georges, un officier de l’armée romaine qui, montant sur son cheval et faisant un signe de croix, attaqua le dragon et le transperça de sa lance. La scène reprend ici des traits iconographiques habituels aux 15e et 16e siècles. Le saint en armure est à cheval et il enfonce sa lance dans la gueule du dragon. Le paysage escarpé est surmonté de constructions avec tours et mur d’enceinte évoquant la ville ou le château royal des parents de la princesse. Modèle du chevalier chrétien défenseur de la foi contre le paganisme, saint Georges était très vénéré par les membres des ordres religieux et militaires, en particulier les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il est rangé parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), quatorze saints et saintes ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de maladie et de mort. Les armes (la bande chargée de trois tourteaux) représentées dans le haut du relief, sont probablement celles du donateur et pourraient être les armes de Ewrard Coppin, annobli par le duc Antoine de Lorraine (Bar-le-Duc, 1489-1544). L’encoche sur le côté dextre de l’écu pour le passage de la lance, est typiquement germanique. L’image d’un épicéa à dextre de la scène suggère l’hypothèse d’une exécution dans une région alpine.
Allemagne du Sud, Autriche ? (österreich ?)
Origine inconnue. Collection Georges Robineau (Bar-le-Duc, 1er juillet 1860 - Paris, 9 avril 1927) ou des parents de ce dernier (sa mère Hélène Morel, épouse Robineau (1837-1932) a peut-être donné l’œuvre à ses deux enfants avant son décès). Don le 30 mai 1927 de mesdames Robineau et Collin : Céline Féry (décédée en 1931), épouse de Georges Robineau, et Gabrielle Aglaé Robineau, épouse d’André Collin, sœur ainée de Georges Robineau.
p. 113.
n° 927.1.2 (Allemagne, début du 16e siècle ; les armes représentées pourraient être celles de Ewrard Coppin, annobli par le duc Antoine de Lorraine).
p. 61, n° 20 (« l’œuvre est à rapprocher du relief en marbre sculpté en 1508 par M. Colombe pour la chapelle du château de Gaillon »).