Statue appartenant à un ensemble de figures sculptées représentant la scène de l’Adoration des Mages placée dans la caisse d’un retable.
- Intervention de conservation, François Péquignot, 2005.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, Silvia Marcheselli, 2021.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments assemblés.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité (diamètre : 1 cm environ).
- Élément assemblé : partie supérieure du couvercle du coffret (manquante).
- Revers évidé : traces de hache.
- Traces d’outil : sur le bord relevé du chapeau, travail au tremblé à la surface du bois pour évoquer une fourrure.
- Plusieurs fentes radiales, notamment ouvertes au revers.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : la narine droite et l’arête du nez ; plusieurs boucles de cheveux à dextre et senestre ; la partie supérieure du couvercle du coffret ; l’avant-bras gauche ; plusieurs plis du manteau à dextre et le bord du manteau à senestre ; la base de la sculpture, le pied gauche et la partie avant du pied droit ; nombreux éclats sur la barbe, les cheveux, les bords de la cassette, les saillies des plis et les bords du manteau.
- Interventions postérieures : au revers, dans la partie inférieure, toile encollée pour consolider les fentes ; dans le haut du revers, restes de papier collé, peint en rouge, posé vraisemblablement pour occulter l’évidement ; piton dans le haut de l’évidement (20e siècle) et cavité (trace de vis) à l’arrière de la tête à senestre ; sculpture fixée au 20e siècle sur une base rectangulaire en bois (H. : 2,5 cm ; L. 24,5 cm ; P. : 17 cm ; pied gauche fixé sur un bloc cubique : 5,5 cm de côté).
Restes de la polychromie d’origine.
Fibres végétales ou animales encollées sur le bois en de nombreux endroits, en particulier sur les épaules, le couvercle du coffret et le manteau. Préparation blanche.
- Manteau, coffret : bol, or ; or parti dans les creux des plis du manteau.
- Chapeau, chausses : bol, argent (?).
- Fleurons sur le chapeau : or.
- Revers du manteau : sous-couche bleu clair, couche bleu (azurite).
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose vif ; mèches brun sombre peintes sur la tempe gauche.
crayon graphite
Inv. 6657
Numéro d’inventaire du Musée des Arts décoratifs de Strasbourg.
Les trois Mages conservés au Musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg (MOND 174) appartenaient à un ensemble de figures sculptées représentant la scène de l’Adoration des Mages. L’évangéliste Matthieu relate la visite des Mages à Bethléem, guidés par l’étoile : « Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les devançait, jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était l’enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent, puis ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe (2, 9-11). L’épisode s’enrichit ultérieurement de nombreux éléments qui renouvellent l’iconographie au cours des siècles. Les Mages de l’évangile, des sages ou astrologues « venus d’Orient » (Matthieu (2, 1), sont qualifiés de rois dès le 3e siècle ou de fils de roi, et par la suite figurés couronnés, vêtus d’habits dont le luxe va croissant à la fin du Moyen Âge. En référence à leurs offrandes, les Rois Mages sont au nombre de trois et, peu à peu, ils sont individualisés. Ils deviennent les représentants des trois âges de la vie et des trois parties du monde jusqu’alors connues, Europe, Asie, Afrique, et ils reçoivent les noms de Melchior, Gaspard et Balthasar. Au Moyen Âge, les noms des Mages ne sont pas entièrement fixés. L’absence d’inscriptions ne permet pas ainsi de donner des noms précis aux trois Mages du Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Leurs attitudes, types et vêtements sont conformes à l’iconographie traditionnelle. Le Mage à longue barbe (MOND 174-1), qui porte un coffret et s’apprête à s’agenouiller en pliant la jambe gauche, est le plus âgé et le premier des trois. Placé à senestre, il offre de l’or à l’Enfant qui devait être représenté sur les genoux de la Vierge au centre de la composition. Debout à l’opposé, le deuxième Mage (MOND 174-2), d’âge moyen, s’avance vers l’Enfant en croisant la jambe droite. Il a perdu ses mains et son présent. Le troisième Mage (MOND 174-3), dont les traits et la peau sombre évoquent l’Afrique, est imberbe et porte un habit court qui caractérise son âge juvénile. Plus statique, il pouvait se tenir à senestre ou à dextre, derrière le premier ou le deuxième Mage. Joseph pouvait être également représenté, en pendant du Mage noir. Les chapeaux ceints d’une couronne ou de fleurons du premier et du troisième Mage rappellent le statut royal attribué aux Mages. Le chapeau et le long manteau à large col de fourrure du deuxième Mage sont caractéristiques de l’habit d’un souverain ou d’un noble personnage.
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg ?
Origine inconnue. Acquisition auprès de la Revue Alsacienne illustrée, 1907. Musée des Arts Décoratifs (n° 6657). Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (MOND 174, 3).
Les trois sculptures sont des éléments d’un même ensemble représentant la scène de l’Adoration des Mages placée dans la caisse d’un retable.
p. 46-47, n° 1041-43 (« Les trois Rois mages. Melchior […]. Balthasar […]. Caspar […]. Provenance : Alsace, vers 1500. Musée des Arts décoratifs. Inv. 6656 à 6658. Achetées de la Revue alsacienne Illustrée, à Strasbourg en 1907. »).
p. 20, n° 103 (« Trois statues de Rois Mages. Bois de tilleul avec restes de polychromie. Haute-Alsace, vers 1470-1480. »).
p. 58, n° 290 (Alsace, 1470-1480. Melchior : MOND 174, 1 ; Balthasar : MOND 174, 2 ; Gaspard : MOND 174, 3).