Partie dextre d’un bas-relief représentant l’Annonciation (la Vierge manque), provenant probablement du volet dextre d’un retable.
Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, 2023.
Relief taillé dans une pièce principale de bois (tilleul ?) constitué de cinq planches assemblées à plat-joint : partie centrale sculptée (L. 28 cm) entourée à dextre et senestre de deux planches d’origine (L. 4 cm et 2,8 cm) et de deux planches (L. 7 cm) ajoutées postérieurement. Le relief a été modifié peut-être au 19e siècle (avant 1901, date de l’entrée de l’œuvre au musée) probablement lors de la suppression de la partie senestre de la scène de l’Annonciation où figurait la Vierge.
- Revers : partie centrale du relief partiellement évidée à la gouge dans les zones correspondant aux plus fortes saillies sur la face ; fibres végétales et une pièce de toile encollées sur le joint d’assemblage entre les planches centrale et dextre, et dans le bas à senestre.
- Éléments assemblés à l’origine : les deux mains ; les ailes (?) disparues : les lignes entrecroisées, incisées dans le bois de part et d’autre de la tête de l’ange pour favoriser l’adhérence de la colle, suggèrent la présence d’éléments rapportés à l’origine ; le bâton de messager (disparu) : la paume et les doigts de la main droite sont taillés de manière à enserrer un élément cylindrique, et une cavité au bord du vêtement, à hauteur de la main, indique que le bâton devait être maintenu par une cheville ; dans le bas du relief à senestre, traces de fixation d’un élément disparu (le vase avec un lys ?) : une cavité (diamètre : 1 cm environ, P. : 1,5 cm environ) et des lignes entrecroisées incisées dans le bois indiquent la présence d’un élément rapporté.
- Traces de fixation : sur la tête, une cavité (diamètre : 1 cm environ, P. : 1 cm environ ; trace de fixation dans l’étau de l’établi ? trace de fixation d’un élément rapporté, par exemple une croix ?) ; sous le bord inférieur du relief, une cavité centrale (diamètre : 1,2 cm environ, P. 1 cm environ ; trace de fixation dans l’étau de l’établi ?), et à senestre, deux cavités (diamètres : 1,4 cm et 2,3 cm environ, P. 1 cm environ) et une cavité rectangulaire (1x 0,7 cm environ).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : boucles des cheveux au-dessus du front, extrémité du nez arasé, pouce de la main droite, bâton de messager ; éclats sur les cheveux et les bords du relief.
- Interventions postérieures : ajout de deux planches (L. 7 cm) sur les côtés dextre et senestre du relief ; bord supérieur du relief retaillé (?) ; main gauche refixée par un clou sur la planche senestre ; bord de la manche gauche complété par une pièce de bois triangulaire ; comblement d’un manque par une pièce rectangulaire (4 x 0,6 cm environ) assemblée sous le bras gauche ; au revers, renfort de parties fragilisées lors de la taille ou de la modification du relief, par deux pièces de bois à hauteur de l’épaule droite et du bras droit ; relief présenté au musée dans un cadre mouluré en bois (après 1925).
Restes de polychromies (polychromie d’origine ?, et polychromie postérieure du 19e siècle ?) ; couche brune postérieure au revers, appliquée après la modification du relief (19e siècle ?).
1. Description de la polychromie actuellement visible.
Préparation blanche.
- Chape : bol, or.
- Aube : bol, argent (?).
- Cheveux : mixtion (?).
- Amict, revers de la chape, de l’aube : bol (couche blanche postérieure).
- Motifs géométriques en bordure de la chape : vert (postérieur).
- Bandes de motifs décoratifs sur l’aube : noir (postérieur).
- Sol : vert (postérieur).
- Carnations : vestiges de préparation.
relief sans le cadre
relief avec le cadre
L’Ange appartenait à une représentation de la scène de l’Annonciation dont la partie senestre figurant la Vierge a disparu. D’après le récit de l’évangile (Luc 1, 26-38), l’ange Gabriel envoyé par Dieu entra dans la maison de Marie, la salua et lui annonça qu’elle enfanterait un fils. Suivant la tradition iconographique, l’Ange, juvénile et abondamment bouclé, pieds nus, porte des vêtements liturgiques, aube, amict et chape, qui peuvent évoquer la célébration de l’eucharistie. Il a perdu ses ailes et son bâton de messager, mais son attitude et ses gestes sont explicites. Selon l’une des formules iconographiques usuelles, il se présente debout, sans fléchir les genoux, et se tourne vers la Vierge. De la main gauche levée et ouverte il fait un geste de salutation et de l’autre il tenait le bâton de messager. La position inverse est plus fréquente : le bâton, qui prend souvent la forme d’un sceptre, est en général tenu dans la main gauche et la droite pointe un ou deux doigts vers la Vierge. La bouche légèrement entrouverte de l’Ange suggère que le messager divin énonce les paroles de salutation soulignées par le geste de sa main gauche. La cavité et les lignes incisées dans le bois au bas du relief à senestre indiquent qu’un élément était rapporté, peut-être le vase de lys, symbole de la pureté virginale de Marie, très souvent associé à l’image de l’Annonciation.
Allemagne du Sud, Franconie (Franken) ?
Origine inconnue. Ancienne collection Adolphe de Rothschild (Naples, 1823 - Paris, 1900). Legs Adolphe de Rothschild, 1901.
p. 30, n° 128 (« Un Ange paraissant provenir d’une Annonciation. Figure en haut-relief, mutilée, transformée et rapportée sur fond de plâtre. Bois de tilleul. Art allemand, fin du XVe siècle »).