Statuette sculptée sur toutes ses faces et présentée sur un socle : œuvre de dévotion indépendante conçue pour la méditation et la prière personnelles.
- Restauration, François Péquignot, 2009.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
1.Statuette taillée dans une pièce principale de bois, avec éléments assemblés.
- Cavité cylindrique (Diamètre 0,7 cm environ) sur la tête.
- Éléments assemblés : bras droit (en deux pièces assemblées à hauteur du poignet : assemblage d’origine ? ou collage après cassure ?) ; croix (restituée) ; pieds assemblés à l’origine à la base qui représente un sol naturel.
Interventions postérieures : sexe supprimé et bois arasé ; pieds refixés à la base par des clous ; en 2009, croix manquante restituée et pied droit accidenté recollé (avec comblements).
2.Socle : la base de la statuette, qui représente le sol, est assemblée au socle.
- Socle mouluré en bois (noyer ?) à huit pans : il semble être d’origine.
- Cavité cylindrique (Diamètre 1,5 cm, O. 5,5 cm) sous la base.
1.Statuette : restes de la polychromie d’origine mêlés à des restes de polychromies postérieures
Polychromie d’origine :
- Préparation blanche.
- Cheveux, globe terrestre : mixtion, or.
- Sol : vert clair, probablement glacis vert.
- Carnations : rose pâle.
Polychromies postérieures conservées sur les cheveux, le sol et, localement, sur les carnations :
- Globe terrestre : reprises (probablement bronzine).
- Cheveux : brun (mèches peintes sur le front et les tempes).
- Sol : vert sombre.
- Carnations : rose soutenu (restes sur le visage, les mains, les pieds et les fesses).
2.Socle : restes de la polychromie d’origine recouverts par des polychromies postérieures.
Polychromie d’origine :
- Alternance de dorure, de bleu (et d’argenture ?).
Polychromies postérieures :
- Alternance de dorure (ou bronzine ?), de bleu sombre et de brun.
dimensions de la statuette
dimensions du socle
L’Enfant Jésus est représenté sous la forme d’un jeune enfant nu, debout en appui sur une jambe, bénissant de la main droite et présentant le globe terrestre dans la gauche (croix restituée). Dieu incarné dont la totale nudité souligne la nature humaine, il apparaît comme le Salvator Mundi, le Sauveur du monde, qui sauve l’humanité par son sacrifice sur la croix. Ce type iconographique, répandu au 15e siècle et au début du 16e siècle, est fréquent en Allemagne ainsi que dans les anciens Pays-Bas, en particulier à Malines. Ces statuettes de format modeste, taillées en ronde-bosse et entièrement polychromées, sont faites pour être vues de tous côtés. L’Enfant Jésus, au visage joufflu à l’expression pensive, est ici debout sur un sol naturel et la statuette est fixée sur un socle, comme sur certains exemples allemands.
De telles représentations de l’Enfant Jésus répondaient aux nouvelles formes de la pensée religieuse à la fin du Moyen Âge. Ce sont des images de dévotion indépendantes, sans lien avec les textes narratifs des évangiles. Elles ont été conçues pour la dévotion personnelle, pour soutenir la méditation et la prière individuelle, créer une relation intime entre le dévot et son Dieu. Les statuettes en bois polychromé étaient souvent destinées aux communautés de femmes où elles étaient revêtues d’habits et de parures précieuses. Les religieuses pouvaient prendre soin d’un Enfant Jésus sculpté comme d’un véritable nourrisson, l’habillant, le berçant, lui parlant et l’étreignant. Les statuettes pouvaient prendre place dans le cadre privé d’un oratoire, d’une chambre ou d’une cellule monastique, mais aussi être présentées sur un autel, dans l’église, notamment lors de la fête de Noël et celle de la Circoncision le 1er janvier.
Allemagne du Sud (Rhin supérieur ?)
Origine inconnue. Achat auprès de M. Lucas, antiquaire, Strasbourg, 1989. Musée Alsacien, Strasbourg.
Œuvre inédite.