Automédon ramenant les chevaux d'Achille des bords du Scamandre

envoi 1ère année

Le premier sujet sur lequel s'arrête l'artiste est celui de Judith et Holopherne dont il réalise des études préparatoires au courant de l'année 1867. Lorsqu'il soumet son projet au directeur Hébert au début du mois de janvier 1868, ce dernier lui demande d'abandonner son tableau, alors bien avancé, pour se conformer au règlement qui demande « une figure nue, très cherchée comme exécution » (Duparc, 1872, p. 111-112). Regnault se met rapidement à un nouvel envoi dont il fixe, dès le 5 janvier, le sujet et la composition : « je vais faire [...] un jeune Grec, Automédon [...], ramenant des pâturages qui bordent le Scamandre, les chevaux divins d'Achille [...]. J'ai trouvé pour mon jeune homme un mouvement [...] admirable. » (Duparc, 1872, p. 112-114). Entre les mois de janvier et de mars 1868, Regnault exécute de nombreux travaux préparatoires afin de déterminer le mouvement des jambes d'Automédon (Regnault, 1991, p. 56, ill. 23a, 23b et 23c), et de mettre en place les couleurs (Regnault, 1991, p. 58-59, ill. 24, 25, 26). Il commence l'exécution de son envoi vers le début du mois de mars mais, à la veille de l'exposition des envois à Rome, mécontent de sa figure, il la réébauche entièrement « préférant montrer une chose pas faite qu'une chose mal faite » (Duparc, 1872, p. 141-143 ; 155-158). L'envoi est exposé inachevé à la Villa Médicis en juin 1868. Aussitôt l'exposition terminée, Regnault reprend sa toile « en sous-oeuvre » et l'achève vers le début du mois de juillet (Duparc, 1872, p. 161). L'envoi est exposé achevé à l'École des beaux-arts en août 1868 où il remporte un franc succès parmi le public et la critique. Automédon est acheté en 1870 par un amateur d'art et homme politique américain, Lévi Parsons Morton, qui emporte la toile aux États-Unis. En 1890, le musée des beaux-arts de Boston achète l'oeuvre sur la demande des étudiants de l'école de dessin du musée, grâce à une souscription publique (Whitehill, 1970, p. 78-81). Après avoir attendu un siècle dans les réserves, le tableau est aujourd'hui exposé, après restauration, dans les salles du musée de Boston (Gotlieb, 2004 ; Lechleiter, 2008, cat. vol. 1, p. 64-68). Oeuvres en rapport : Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques : Automédon domptant les chevaux d'Achille, crayon, h. 20 cm ; l. 18 cm (inv. 272) ; Automédon, crayon noir, h. 96 cm ; l. 24 cm (inv. 273) ; Automédon, crayon noir, h. 20 cm ; l. 19 cm (inv. 274) ; Automédon, crayon noir, h. 44 cm ; l. 29 cm (inv. 275) ; Automédon, mine de plomb, h. 39 cm ; l. 28 cm (inv. 276). Paris, musée d'Orsay : Automédon ramenant les coursiers d'Achille des bords du Scamandre, huile sur bois, 1868, h. 55 cm ; l. 45 cm, don Jacques Zoubaloff en 1922 (inv. RF 2380). Boston, Museum of Fine Arts : Automédon ramenant les chevaux d'Achille, 1867, huile sur toile, signé en bas à droite « HR Rome 1867 », h. 45. 72 cm ; l. 37. 85 cm, ancienne collection Mackinnon, acquis par le musée de Boston en 1998 (inv. 1998. 65) ; Automédon ramenant les chevaux d'Achille, huile sur panneau, h. 19 cm ; l. 24. 5 cm, don Edward Brandus, 1896 (inv. 96. 25) ; Étude anatomique de cheval pour Automédon ramenant les chevaux d'Achille, 1868, crayon noir sur papier blanc, h. 32. 5 cm ; l. 21. 5 cm, don Jesse H. Wilkinson, 1998 (inv. 1998. 196). Collections particulières : Automédon ramenant les coursiers d'Achille des bords du Scamandre, huile sur toile, h. 55 cm ; l. 46 cm, collection particulière (Regnault, 1992, p. 58, n° 24) ; Automédon ramenant les coursiers d'Achille des bords du Scamandre, 1868, huile sur bois, h. 35 cm ; l. 27 cm, collection particulière (Regnault, 1992, p. 58, n° 25) ; Étude pour Automédon, fusain, h. 44 cm ; l. 29 cm, collection particulière Paris (Regnault, 1992p. 56, n° 23b) ; Étude pour Automédon, fusain, h. 44 cm ; l. 29 cm, collection particulière Paris (Regnault, 1992, p. 56, n° 23c). Localisation inconnue : Automédon ramenant les chevaux d'Achille des bords du Scamandre, circa 1867, huile sur toile, format ovale, h. 160 cm ; l. 119 cm, (Cazalis, 1872, n° 66 ; Charles-Roux, 1906, p. 220-227 ; Catalogue de vente Sotheby's New York, 1996, n° 109 [ancienne collection Stuart Pivar]).

H. Regnault / Rome. / 1868

Envoi réglementaire de 1ère année (Règlement de 1867). Exécuté à Rome entre janvier et juin 1868, exposé inachevé à Rome en juin 1868, repris et achevé par l'artiste entre juin et juillet 1868, exposé à Paris à l'École des beaux-arts en août 1868. Acheté après 1872 (à Henri Cazalis ?) par Levi Parsons Morton, homme politique américain, qui emporte le tableau aux États-Unis. Passé en vente à New York en 1882 et acheté par Samuel A. Coale (vente Morton, 1er mars 1882, George A. Leavitt & Co., New York, lot 157). Exposé en 1883 à la galerie William & Everett de Boston. Prêté par Coale au musée des beaux-arts de Boston entre 1884 et 1890, période au cours de laquelle le musée recueille des fonds pour financer son achat. Acheté par le musée en 1890 pour 1 000 $ (Walter Muir Whitehill, Museum of Fine Arts Boston : A Centennial History, 1970, vol. 1, p. 78/81).