Plaque d'empattement à potence arquée détachée d'une croix composée et processionnelle
élément de croix (revers)
Plaque d'empattement à potence arquée détachée d'une croix composée et processionnelle
maison de vente Auktionshaus Plückbaum, vente du 8 juin 2012, lot 689
Plaque d'empattement à potence arquée détachée d'une croix composée et processionnelle. Sept perforations, dont certaines encore pourvues de clous, permettaient de la fixer à l'âme de bois de la croix.
L'identification du personnage figuré en réserve est incertaine, comme c'est souvent le cas : il peut s'agir du symbole de saint Matthieu, l'homme ailé, ou d'un ange. La figure, émergeant d'une nuée, se distingue par ses très grandes ailes, tellement longues qu'elle dépassent du champ émaillé. Trois disques émaillés et quelques autres de taille mineure ponctuent le fond bleu. Une bordure polychrome, doublée d'une bordure pointillée en réserve, encadre la plaque.
La palette chromatique, ainsi que le répertoire décoratif et le dessin de la gravure sont tout à fait conformes aux pratiques artistiques des ateliers limousins entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Ce fragment devait appartenir à une croix processionnelle et composée, typologie que l'on connait grâce à à peu près une vingtaine d'exemplaires au monde et dont la facture est généralement de très bonne qualité. Les plaques des extrémités inférieures au revers des croix du trésor de la cathédrale Saint-Paul de Münster (UK 89193) et du Metropolitan Museum de New York, inv. 17-190-332 (UK 89200), faisant partie de ce groupe, sont très proches dans leur structure et leur décor de celle étudiée ici. Les plis plutôt géométriques et assez raides des drapés de l'ange, ainsi que les losanges gravés sur les orfrois de son vêtement, relèvent de la tradition romane de l'Œuvre de Limoges et suggèrent de la dater au plus tard en 1210.
bon état de conservation, dorure presque entièrement conservée ; traces de vert de gris au revers
nettoyée au Schnütgen Museum après sa découverte dans le sol du site de l'abbaye Saint-Michel de Siegburg
homme ailé de saint Matthieu ou ange
Trouvée dans le sol en 1971 lors des travaux de restauration du mur Est de l'abbaye Saint-Michel de Siegburg. Très probablement enterrée au moment de la sécularisation de l'abbaye en 1803, suite à laquelle une partie du trésor fut transférée, en 1812, dans l'église paroissiale Saint-Servais de la ville. Conservée dans le monastère de Saint-Michel de Siegburg jusqu'en 2012 (n. d'inventaire B3).
Suite à une décision du monastère, une partie des biens de l'abbaye a été vendue aux enchères, dont cette plaque, vendue le 8 juin 2012 à l'hôtel de vente Auktionshaus Plückbaum à Bonn, lot. 689 (communication écrite du service de la conservation du musée national de Siegburg).
L'abbaye bénédictine Saint-Michel de Siegburg fut fondée sur la montagne au-dessus de la ville en 1064 par l'archevêque Anno II de Cologne (1056-1075) ; elle fut sécularisée en 1803. Deux châsses limousines du début du XIIIe siècle répertoriées dans le CEM II (I a 3, n°5 ; I B 1, n° 52), conservées dans le trésor de l'église Saint-Servais, dans la même ville, proviennent probablement de cette abbaye. Il faut signaler que l'abbaye Saint-Michel de Siegburg entretenait des rapports avec l'abbaye de Grandmont, client majeur des ateliers limousins dès la fin du XIIe siècle : l'abbé Gerhard I de Siegburg et l'archevêque de Cologne Philippe von Heinsberg avaient apporté à Grandmont des reliques.
n°B3, p. 79, fig.
p. 118
Dia. G. François (1988) = Corpus à enregistrer.
TOME CEM II