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[1877, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1877TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1877, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1877
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Hébert, Ernest
PAGE DE TITRE : Séance du 27 juin 1877. M. Hébert, au nom de la section de peinture donne lecture du rapport suivant sur les envois de Rome de 1877
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 27/06/1877
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (carton 92, f° 292-296) conservent une copie conforme manuscrite de ce rapport.
Descriptions
Transcription : 
[p. 47] M. Comerre / (1e année) / Jézabel / La recherche d'une originalité de mauvais aloi et déjà bien connue a entraîné M. Comerre a sacrifier le principal objet que le règlement lui indique, c'est-à-dire la représentation du corps humain dans sa plus belle acception et avec les qualités de style et de modelé qu'on admire dans les oeuvres des maîtres. Que M. Comerre se pénètre de ce haut enseignement, qu'il fasse de longues études à la chapelle Sixtine ou aux stances, et il comprendra bientôt par lui-même qu'une certaine habileté d'exécution ou quelques valeurs heureuses ne suffisent pas pour sauver son étude peinte d'une vulgarité en désaccord avec les traditions de la Villa Médicis. Quant aux deux dessins ils sont au-dessous de ce qu'on est en droit d'attendre d'un pensionnaire. L'Académie regrette pour son propre honneur d'être dans l'obligation de les exposer. M. Besnard / (2e année) / Saint Benoît ressuscite un enfant / La tête de l'enfant et celles du père et de la mère sont d'une bonne exécution et expriment bien le sujet, les valeurs quoiqu'un peu égales dans les noirs s'affirment fortement. La scène est rendue avec un sentiment de naïveté sérieuse qui rappelle les maîtres convaincus et intéresse l'esprit ; mais la tête de Saint Benoît est d'une incorrection regrettable ; la main [p. 48] levée du saint est plutôt une main de femme et manque comme celle de la mère, absolument de caractère et de style. La construction des figures ne se lit pas assez sous des draperies trop peu cherchées, et enfin la figure nue qui devait être l'objet principal du tableau, le dépare par la faiblesse du dessin et la façon maladroite et noire dont elle est peinte. / Malgré ces critiques qu'elle croit justes et salutaires, l'Académie constate un progrès réel dans l'envoi de M. Besnard. Elle engage ce pensionnaire à mettre à profit les deux dernières années de son séjour à Rome pour acquérir par un travail sérieux les qualités d'exécution et de recherche dans la forme qui lui manquent encore. M. Morot / (3e année) / copie de l'Adam d'après Michel-Ange / M. Morot, en n'envoyant qu'une figure au lieu de trois que lui demandait le règlement, a eu le tort de manquer de scrupules dans l'accomplissement de ses devoirs. La copie peinte en même temps qu'elle donne au jeune artiste l'expérience d'exécution dont il va avoir besoin pour son dernier envoi constitue en même temps pour lui une obligation envers l'État dont il est honorable de ne pas diminuer l'importance. / Cette figure, du reste qui devrait rappeler une des plus belles manifestations du génie humain, laisse beaucoup à désirer sous tous les rapports et semble avoir été peinte loin de l'original, sans enthousiasme et sans art. / En revanche la section de peinture n'a que des éloges à adresser à M. Morot pour le sentiment vrai et original, l'harmonie délicate et forte, l'heureux agencement de lignes qui distinguent sa très remarquable esquisse du bon samaritain. M. Ferrier / (4e année) / Sainte Agnès emmenée dans un lieu de débauche / A la pensée d'un pareil sujet traité par un artiste jeune, on pouvait craindre que celui-ci ne pût se tenir assez haut pour en éviter le côté vulgaire, ou qu'il ne se laissât entraîner à la recherche du succès par d'autres voies que celles de l'art. Mais l'Académie s'est rassurée et elle se plaît à rendre justice au sentiment de convenance et de réserve que l'auteur a su mettre dans la composition de ce sujet difficile ; l'attitude de la sainte virginale et pure dans sa nudité suffit à elle seule pour donner à l'oeuvre le caractère de sévérité que comporte la représentation d'une scène tirée de la vie d'une martyre. / Les groupes sont ingénieusement disposés, le sujet se comprend bien et la couleur charme l'oeil par son harmonieuse clarté ; en entrant dans le détail on ne peut que louer la justesse et la vivacité des [p. 49] mouvements, la fermeté du dessin et l'habile exécution de quelques figures terminées dont les rapports de ton sont heureusement trouvés. / Si quelques incorrections subsistent encore, si dans le choix de la forme on ne trouve pas assez de style ni d'élégance antique, la façon heureuse dont M. Ferrier a commencé son tableau donne à l'Académie la certitude qu'il le terminera bien et qu'il couronnera dignement par cette oeuvre sa carrière et ses travaux de pensionnaire.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 16, p. 47-49
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1877, peinture£ Notice créée le 18/06/2002. Notice modifiée le : 19/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter