La Dormition de la Vierge
Relief provenant de la prédelle d’un retable.
Relief sculpté dans une planche de bois (probablement tilleul) avec éléments assemblés.
- Dessus : deux cavités rectangulaires et deux cavités carrées.
- Dessous et revers : non observés.
- Éléments assemblés : un objet (manquant) dans la main du deuxième apôtre à dextre ; peut-être un cierge (manquant) dans la main droite de saint Jean ; goupillon (manquant) dans la main droite de saint Pierre ; un cierge (manquant) fixé sur le chandelier (cavité circulaire).
- Fente horizontale ouverte à senestre, partiellement comblée par des flipots.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Manques : pouces du donateur ; un objet dans la main du deuxième apôtre à dextre ; extrémités du pouce et de l’index de la main droite de saint Jean (et le cierge ?) ; goupillon dans la main droite de saint Pierre ; le cierge fixé sur le chandelier ; bords de la fente ouverte dans la baie à senestre ; éclats sur les bords du relief, l’armure du donateur, les mains, les saillies des plis et la frange du ciel de lit.
- Interventions postérieures : deux cavités circulaires sur le fond près des têtes des deux apôtres à dextre et sur le dessus ; comblement pour remplacer une partie manquante sur la frange du ciel de lit, au-dessus de la tête de saint Jean.
Sculpture à l’origine polychromée (?) ou partiellement polychromée (?), et postérieurement décapée (?).
Des récits apocryphes, largement diffusés à partir du 6e siècle et repris par Jacques de Voragine au 13e siècle, relatent les derniers moments de la vie de la Vierge : la Dormition (en latin dormitio, du verbe dormire, dormir), dite aussi transitus (passage), suivie de l’Assomption (assumptio, du verbe assumere, prendre). Les apôtres, qui étaient dispersés à travers le monde, se trouvent miraculeusement rassemblés autour de la Vierge expirante, puis Marie s’élève vers les cieux. Selon l’iconographie usuelle de la Dormition aux 15e et 16e siècles, la sculpture représente la scène dans la chambre de la Vierge qui est à demi étendue sur son lit garni de courtines et d’un ciel de lit à frange. Les douze apôtres sont présents, leurs pieds nus rappellent la mission évangélisatrice des disciples du Christ, auxquels est demandé de se dépouiller de leurs biens et de partir vêtus d’une seule tunique, sans chaussures ni bâton (Matthieu, 10, 9-10). Les livres de prière, l’eau bénite, l’encens et le cierge évoquent les pratiques rituelles auprès des mourants ou des défunts. Un apôtre à dextre balance un encensoir et deux apôtres agenouillés, inspirés de la Dormition gravée par Schongauer (L. 16 ; B. 33), lisent ensemble le même ouvrage. Saint Jean, qui tenait peut-être un cierge dans sa main droite, se penche vers la Vierge. Saint Pierre, identifiable à son type physique et à ses habits liturgiques, étole et aube, porte un livre fermé et tenait sans doute un goupillon dans sa main droite. Derrière lui, un apôtre porte un seau à eau bénite. De part et d’autre sont agenouillés le donateur et la donatrice du retable dont provient ce relief.
Allemagne du Sud.
Les deux apôtres agenouillés au premier plan ont pour modèle deux apôtres représentés dans la gravure de Martin Schongauer (Colmar, vers 1445 - 1491), La Dormition de la Vierge, vers 1480 (L. 16 ; B. 33).
Origine inconnue. Don de l'industriel lyonnais Antoine, Auguste, Rodolphe Genin, 1888.
p. 226-227, n° III-171 (« Art nurembergeois, début du seizième siècle. III-171. La Mort de la Vierge [...]. Les armoiries se lisent : d… au tau d… accompagné en chef et en pointe d'une étoile d... et à dextre et à senestre d'une fleur de lys d... »).