Figure d’un groupe de la Prière du Christ au mont des Oliviers.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Centre de restauration et de recherche des musées de France, 1989.
- Étude et restauration, Marta Darowska, 1990 ; Juliette Levy-Hinstin, 2010.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de restauration et de recherche des musées de France, 2005.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (bille de tilleul) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau : sur la tête, percement cylindrique (diamètre : 2, 5 cm environ) communiquant à l’origine avec la cavité au revers de la tête (percement ultérieurement élargi et comblé par une pièce en bois résineux ; sous la base endommagée, aucune trace visible.
- Revers évidé à l’herminette et à la gouge ; cavité principale au revers du corps du Christ ; cavité arrondie (diamètre de l’ouverture : 7 cm, P. 14 cm) au revers de la tête ; bois trop aminci transpercé à la pliure du coude gauche.
- Éléments assemblés dès l’origine (vraisemblablement en tilleul) : les mains jointes, la droite sculptée, la gauche laissée ébauchée car non visible de face ; plusieurs flipots ; trois faisceaux de rayons (aujourd’hui disparus) en métal ou en bois, insérés dans trois cavités de la chevelure.
- Traces de fine râpe pour polir le bois, à l’arrière de l’épaule gauche. Fibres végétales encollées sur un nœud (pan du manteau à senestre).
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive), surtout à la partie inférieure ; bois altéré avec fentes, éclats et réfections, abrasion de la surface.
- Deux traces de brûlure sans doute de flammes de cierges, sur le bras gauche.
- Interventions postérieures : flipots et pièces incrustées sur le visage, les cheveux et le drapé retaillés localement ; pièce en bois résineux sur la tête ; grande pièce rectangulaire à la base (H. : 13 cm ; L. : 39 cm) ; pièce restituant quatre doigts du pied droit et le sol sous-jacent (H. : 7,5 cm ; L. : 10 cm).
Vestiges de la polychromie d’origine recouverts par les restes d’une polychromie postérieure (19e siècle), très lacunaire.
1.Polychromie d'origine :
Préparation d’origine (carbonate de calcium et colle protéinique), revêtue par endroits, notamment sur la tunique, d’une couche ocre un peu translucide (blanc de plomb, liant huileux).
- Tunique du Christ : violet (laque rouge broyée, bleu au cuivre -azurite ?-, quelques pigments noirs, blanc de plomb, liant huileux), avec large bordure dorée (L. 8 cm ; bol, or) ; localement, vestiges d’une couche bleue (azurite ; seconde polychromie ?).
- Chevelure et barbe : brun foncé.
- Carnations : rose (blanc de plomb, laque rouge, ocre, bleu au cuivre -azurite ?-, liant huileux) avec gouttes de sang (glacis rouge).
2.Polychromie du 19e siècle :
- Tunique du Christ : bleu (blanc de plomb, bleu de Prusse, liant huileux), avec bordure ocrée.
- Chevelure et barbe : brun foncé.
- Carnations : rose pâle (sulfate de baryum, pigments rouges, liant huileux) avec accents roses sur les joues et les paupières ; iris et sourcils gris bruns, pupilles noires, lèvres rouges et dents blanches.
La représentation de la Prière du Christ au mont des Oliviers illustre un épisode du Nouveau Testament qui se situe après la Cène : Pierre, Jacques le Majeur et Jean, les trois apôtres venus avec le Christ dans le jardin de Gethsémani (« pressoir des huiles ») au mont des Oliviers, se sont endormis pendant que leur maître priait seul, en détresse à l’approche du supplice (Matthieu 26, 36-46 ; Marc 14, 32-42 ; Luc, 39-46). La composition primitive devait réunir, autour de ce Christ en prière, plusieurs figures prenant place dans un paysage montagneux, ainsi l’ange qui lui apparut, les trois apôtres endormis, et Judas à la tête de la troupe armée venue l’arrêter. Ce type de composition monumentale (dite Ölberg, « Mont des Oliviers ») est fréquent en Allemagne à la fin du Moyen Âge.
Souabe (Schwaben), Ulm
D’après une chronique des 17e-18e siècles, le peintre Martin Schaffner a réalisé en 1514 le Mont des Oliviers de l'église du couvent des chanoines augustins de Wettenhausen, dont proviendrait le Christ en prière selon l’hypothèse de Manuel Teget Wels. Les volets peints par Schaffner, datés de 1515, sont conservés à Augsbourg (Staatsgalerie, inv. 1372, 1403, 1410, 1414, 4547-4550).
Origine inconnue. Proviendrait de l'église du couvent des chanoines augustins de Wettenhausen (du Mont des Oliviers exécuté en 1514-1515, avec volets peints par Martin Schaffner). Collection particulière de la région d'Albi. Acquis de Mademoiselle Bouyssou, 1905.
Deux apôtres endormis (Jean et Jacques) conservés au musée d’Augsbourg (Maximilianmuseum, inv. 1359, H. 108 ; L. 74 ; P. 30 cm) appartenaient au même ensemble que le Christ en prière. Selon l’hypothèse de Manuel Teget-Welz en 2008, ces sculptures proviennent du Mont des Oliviers qui a été exécuté en 1514-1515 pour l’église du couvent des chanoines augustins de Wettenhausen.
p. 407 (France, début du 16e siècle).
p. 106, n° 915 (idem).
p. 65, n° 541 (école rhénane, fin du 15e siècle).