Portrait présumé de Jean Héricart, maire de La Ferté-Milon

Identifiable par ses armoiries (d’or, à la montagne de sinople, mouvante de la pointe de l’écu, chargée de 6 flammes d’argent, 3, 2, et 1, et surmontée de 3 fusées d’azur, issantes du sommet de la montagne, celle du milieu plus haute que les deux autres, au chef de gueules, chargé de trois étoiles d’argent), ce portrait représenterait Jean Héricart, lieutenant civil et maire de La Ferté-Milon (voir X. Beguin Billecocq, Des Montherlant à Montherlant : chroniques de souvenirs oubliés , 1794-1915, Paris, 1992, p. 162). Comme c’est souvent le cas, les inscriptions sont à interpréter avec prudence et pourraient être légèrement apocryphes : Jean Héricart est dit âgé de 24 ans et ses dates de naissance et de mort ont visiblement été ajoutées au-dessus de son blason. cependant, ces dernières ne correspondent pas à ce que les document nous révèlent : l’homme serait né en 1559 et nous savons qu’il décède en 1592, lorsqu’il est défenestré par les Ligueurs dans les fossés du château qui défendait la ville (R. Josse et J.-P. Collinet, Jehan de la Fontaine à Chateau-Thierry : vu par un homme de son pays, Château-Thierry, 1987, p. 65.). C’est dans sa charge de lieutenant que Jean Héricart décide de passer à la postérité. Vêtu de son armure et tenant son heaume de la main droite, il repose négligemment sa main gauche sur le pommeau de son épée. Si son âge est correct, le tableau aurait été réalisé autour de 1583, ce qui semblerait compatible avec son col de chemise. Jean Héricart est aussi resté dans les mémoires pour être l’ancêtre de Jean de la Fontaine, qui épouse Marie Héricart, son arrière-petite fille. 

Le peintre responsable de son portrait ne se montre pas d'un très grand talent, mais il peut stylistiquement être replacé dans le Nord de la France en raison de sa dette envers des modèles flamands interprété dans une touche sèche et des morphologies simples. Il s'apparente, en termes de composition, au portrait du présumé François de Fontaines, un jeune militaire amiénois (collection particulière).

AET. 24 1550-1589