La sculpture ne semble pas provenir à l’origine du retable MOND 515 et elle a peut-être été placée postérieurement dans la caisse MOND 515 (1).
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre : 2 cm environ) partiellement comblée par une pièce de bois, et à proximité, une autre cavité (diamètre : 3 cm environ) comblée par une pièce de bois ; dessous de la base non accessible.
- Éléments assemblés : notamment le bras droit de l’Enfant.
- Plusieurs fentes, notamment une fente, comblée par un flipot, sur le bras gauche de sainte Anne
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; bois très endommagé.
- Principaux manques : pouce de la main droite de l’Enfant ; éclats et manques sur les saillies des plis et les bords des vêtements.
- Interventions postérieures : linge (toile encollée) ajouté pour dissimuler la nudité de l’Enfant (« voile de pudeur ») ; plusieurs parties de la base restituées (pièces de bois, comblements) ; au revers, une cavité (diamètre 1cm) à l’arrière de la tête et une cavité (diamètre 1cm) au milieu du dos ; dans le bas au revers, quatre cavités pour des vis et une grosse vis (diamètre 1,5 cm ; 20e siècle), un clou (20e siècle) fixant une partie restituée.
Description de la polychromie actuellement visible :
Préparation blanche.
- Manteau de sainte Anne : bol, or (au dos : vert postérieur).
- Revers du manteau, couverture du livre : rouge.
- Robe de sainte Anne : bol, argent ?
- Robe de la Vierge : bleu ; bordure de l’encolure : or.
- Voile et mentonnière de sainte Anne : blanc ; bordure du voile : or.
- Linge de l’Enfant : blanc ; bordure : or.
- Cheveux de la Vierge et de l’Enfant : brun.
- Carnations : rose ; rose plus soutenu sur les joues et les lèvres ; iris gris bleuté, touches blanches pour indiquer le reflet de la lumière ; paupières supérieures soulignées de brun ; sourcils ocrés.
La sculpture illustre le thème, très populaire à la fin du Moyen Âge, de la sainte Anne dite trinitaire (en allemand Anna Selbdritt) car elle réunit trois personnes : Anne, sa fille la Vierge Marie et son petit-fils Jésus. Cette œuvre suit un type iconographique très fréquent dans l’art allemand qui montre, debout en position centrale, Anne l’aïeule portant sur un bras sa fille Marie et sur l’autre son petit-fils Jésus. La composition symétrique et l’amenuisement de la figure mariale, sans souci de vraisemblance, s’accordent au caractère symbolique de l’image de la triade, soulignant ainsi le rôle dominant de l’aïeule et de la lignée féminine dans la généalogie du Christ. Selon les conventions en usage, sainte Anne est figurée en femme mariée, coiffée d’un voile dissimulant ses cheveux et d’une guimpe formant mentonnière. La Vierge, fillette à la chevelure dénouée, présente un livre à l’Enfant Jésus, dont le corps dénudé a reçu postérieurement un « voile de pudeur ».
Rhin supérieur (Oberrhein).
Origine inconnue. Acquisition auprès de la Revue Alsacienne illustrée, 1907. Musée des Arts Décoratifs (n° 6607). Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (MOND 515).
La statue de Sainte Anne trinitaire, MOND 515 (3), est placée dans la caisse du retable, MOND 5151 (1).
p. 60-61, n° 1064 (« […] Provenance : Alsace. Première moitié du XVIe siècle. Musée des Arts Décoratifs. Inv. n° 6607. Acheté à la Re. Als. Ill. en 1907. »).
p. 143 (style en lien avec le Maitre de la Déploration de Rouffach).
n° 35.