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Société des amis des arts d'Angers

Statut
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Contributeur
lmarqua2
Dernière modification
16/01/2023 15:00 (il y a plus d’un an)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Société des amis des arts d'Angers
Organismes
Date création / fermeture établissement : 
2 septembre 1889 - 1997
Commentaire historique : 
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Angers, profitant de l’expansion industrielle et démographique, développe son activité économique autour de l’industrie textile et de grandes fabriques (Lafarge, Cointreau, etc.). Faisant preuve d’un certain dynamisme sur le plan culturel, et plus particulièrement dans le domaine de la musique, la ville est le théâtre de plusieurs manifestations mettant en avant les arts plastique. Dès 1835, la Société industrielle d’Angers organise une exposition dédiée aux peintres vivants.
En 1848, émerge une première proposition visant à fonder une Société des amis des arts sur le modèle nantais, en réaction à la centralisation artistique parisienne. Ce n’est finalement qu’en 1889 que la Société des amis des arts d’Angers voit le jour. Après une annonce faite en mars, un arrêté préfectoral en date du 2 septembre 1889 autorise sa création.
Elle occupe une place fondamentale dans la vie culturelle angevine, jusqu’à la suspension de ses activités en 1969. Ayant pour dessein la « décentralisation artistique », le « développement en Anjou des arts du dessin et l’étude de toutes les questions qui s’y rapportent », mais aussi la réunion de « tous ceux qui aiment et cultivent les beaux-arts » comme le spécifient ses statuts, elle mène diverses entreprises culturelles. La plus importante reste l’exposition organisée chaque année par la Société. Le « Salon des amis des arts », renommé par la suite « Salon d’Angers », est l’occasion de promouvoir la production artistique locale et contemporaine. Il offre également la possibilité au public de découvrir la peinture et la sculpture parisienne, dans une tendance didactique visant à stimuler et enrichir la vie artistique locale. Comme le mentionnent encore ses statuts, les expositions cherchent à éveiller le « goût du Beau » chez les angevins.
Malgré ces efforts, la Société des amis des arts d’Angers n’a pas su créer un foyer artistique suffisamment ouvert et dynamique pour attirer les jeunes artistes en quête de nouveautés (A. Rosenau, 1989). Elle témoigne cependant d’une vie culturelle dense où la personnalité des artistes répond au goût de leurs contemporains. On constate en effet la prédominance de certains genres, comme le paysage, représentant la majorité des œuvres exposées au salon d’Angers. Le public angevin encourage un art qu’il apprécie, mais se confronte également à de nouvelles conceptions artistiques, avec des artistes comme Auguste Rodin, Auguste Renoir, Paul Cézanne ou encore Ferdinand Hodler qui envoient aisément leurs œuvres.
La Société des amis des arts d’Angers s’entoure rapidement de personnalités influentes à l’échelle locale, qui lui fournissent un appui politique et financier. Cependant, ses principales recettes sont les cotisations des sociétaires, les entrées des expositions et les subventions. La municipalité soutien la Société à hauteur de 500 francs la première année, avant de tripler ce montant dès l’année suivante. L’État lui offre une subvention annuelle de 300 francs à partir de 1891 qui augmente en 1892 pour atteindre les 400 francs. À cela s’ajoute en 1901 un supplément de 1000 francs, destiné à financer l’achat de tableaux pour le musée, à condition que la ville verse la même somme. Ce faisant la municipalité réduit sa première subvention, déboursant au total 2000 francs par an. Le conseil général du Maine-et-Loire verse également une subvention dédiée aux expositions d’une valeur de 300 francs, qui passe à 500 francs dès 1890.
Elle connaît des épisodes de silence, cessant toute activité entre 1914 et 1919 et entre 1939 et 1945. En 1963, la Société des amis des arts d’Angers fusionne avec le Cercle artistique et littéraire de l’Anjou, donnant naissance à l’Association des amis des arts et lettres d’Anjou. À partir des années 1970, faute de lieu d’exposition, la Société conserve un temps une existence légale sans pouvoir mener de projet concret. Sa dissolution complète est finalement décidée en 1997.
Condition d'accès : 
Originellement constitué d’un noyau de membres habitués à fréquenter le milieu culturel local, la Société des amis des arts d’Angers attire bientôt de nouveaux adhérents. Elle passe ainsi de 70 à 400 sociétaires à la veille de sa première exposition. La cotisation s’élève à 12 francs pour une inscription annuelle, ce qui reste assez accessible. Il est également possible de régler une cotisation perpétuelle de 200 francs.
Les demandes d’admission sont adressées au président et doivent être contresignées par deux membres titulaires. Elles sont ensuite statuées par le reste de la Société au cours des assemblées générales. Si le candidat est admis, il est tenu de s’engager pour une durée minimum de trois ans, comme le précise les statuts.
Contrairement aux sociétés savantes locales, la Société des amis des arts d’Angers est ouverte aux femmes, comme l’indique l’article 5 des statuts. Elles sont conviées à voter dès 1889, mais ne peuvent pas intégrer le bureau ou le comité. Elles ne sont invitées aux inaugurations du salon d’Angers qu’à partir de 1898, sous la présidence de Guillaume Deperrière.
Commentaire Organismes : 
La Société des amis des arts d’Angers s’appuie sur deux organismes : le bureau et le comité. Le premier est élu pour deux ans au scrutin secret et compte neuf membres : un président, secondé par deux vice-présidents, un trésorier, deux secrétaires et trois commissaires. Quant au comité, il est constitué de vingt sociétaires chargés de soutenir le bureau lors des expositions. Il se renouvelle par moitié tous les ans.
Adresses
Ville : 
Evénements
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
novembre 1889 - 1969
Lieu de l'événement : 
Lien événement institutionnel : 
Le salon annuel est la principale réalisation de la Société des amis des arts d’Angers. Aussi, la presse occupe le premier rôle dans le retentissement de cet évènement. En 1900, le bihebdomadaire parisien le Journal des Arts voit dans le Salon d’Angers une des manifestations les plus remarquables de province. La participation à l’exposition, organisée annuellement, est ouverte à un panel très divers comprenant aussi bien des artistes que des amateurs, sans que les proportions ne soient mentionnées dans les catalogues. Bien que tendant à la promotion d’une production artistique locale, les œuvres exposées sont très largement issues du milieu parisien. Les artistes de la capitale représentent environ la moitié des exposants, là où les angevins restent minoritaires, en représentant entre 15% et 20% des artistes exposés. On retrouve également des femmes, pratiquant majoritairement l’aquarelle.
Dans l’ensemble, le choix des exposants reste très éclectique. Le recrutement obéit à diverses conditions. La priorité est donnée aux artistes du Maine-et-Loire, à condition d’être sociétaire pour pouvoir y exposer. La Société des amis des arts invite également des artistes. Le plus souvent, ils sont choisis par le président à l’occasion du Salon de Paris. Les autres candidats, amateurs ou professionnels, lui soumettent leur demande et sont acceptés en fonction des places disponibles.
En peinture, tous les genres sont représentés, mais on constate une abondance de paysages, en particulier chez les peintres angevins, et de scènes de genre. Les portraits restent peu nombreux et sont toujours jugés selon la ressemblance au modèle. Quant aux sujets historiques, ils se raréfient.
La Société garde une certaine réticence à l’art contemporain, sans pour autant s’y fermer. En 1891, des œuvres d’Auguste Renoir sont exposées au salon d’Angers : la Liseuse, la Jeune fille au panier, les Jeunes filles au piano. Ses travaux sont remarqués et suscitent de nombreux commentaires, aboutissant à un article plutôt élogieux dans les pages d’Angers-Artiste. Dans l’ensemble, le courant impressionniste reste le mieux représenté et le plus apprécié du public angevin. Dans le domaine de la sculpture, on peut souligner la participation de Rodin à la première exposition de 1889, qui présente Celle qui fut la belle Heaulmière. Il revient deux ans plus tard en 1891 et expose deux œuvres : un Torse d’homme et un Masque de femme.
Compte tenu des succès rencontrés par ces salons, on constate un intérêt réel pour les Beaux-arts chez les angevins. Les chiffres de la première exposition rendent compte de cette attractivité. En 1889, la fréquentation avoisine les 8000 visiteurs. L’année suivante, elle s’élève à 11000 visiteurs sur les trois mois de l’exposition, pour une ville comptant plus de 75000 habitants. Le prix de l’entrée pour le salon d’Angers est d’un franc en semaine et d’un demi-franc le dimanche. Ces valeurs sont inversées à partir de 1892, sans que cela n’affecte la fréquentation des expositions. Si le public est varié, le premier président Georges Cormeray déplore l’absence des ouvriers qu’il essaye pourtant d’attirer en vain, en proposant des entrées à 25 centimes à plusieurs sociétés ouvrières.
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
1889
Lieu de l'événement : 
Lien événement institutionnel : 
À l’exposition s’ajoute une tombola annuelle des sociétaires, favorisant majoritairement les artistes angevins. Le comité présente chaque année une liste d’œuvre qui fait l’objet d’un vote, afin de déterminer le nombre de lots correspondant à la somme allouée. Celle-ci peut varier entre 2000 et 3000 francs, auxquels s’ajoute un don de 12 gravures issues de la chalcographie du Louvre, offertes par l’État.
Type d'événement : 
Date de l'événement : 
Après 1889
Lieu de l'événement : 
Lien événement institutionnel : 
La Société des amis des arts d’Angers organise également des conférences dont la finalité est de cultiver un discours intellectuel sur l’art en Anjou. On peut notamment citer l’intervention d’Auguste Chéramy sur Richard Wagner en 1901, ou encore celle de Louis de Farcy en 1909 sur l’art de la tapisserie.
Thèmes d'étude
Secteur fondamental d'étude : 
Commentaire Thèmes d'étude : 
« La Société des amis des arts, formée dans un but de décentralisation artistique, a pour objet le développement, en Anjou, des arts du dessin et l’étude de toutes les questions qui s’y rapportent. Elle se propose de réunir tous ceux qui aiment et cultivent les beaux-arts dans une pensée commune d'émulation généreuse et d'assistance réciproque. Elle organisera des expositions artistiques. » (Statuts, article 1).
Rôle de la personne dans la collectivité
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
Après septembre 1889 - Vers 1891
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
Vers 1891 - Vers 1896
Personne liée à la collectivité : 
Rôle personne liée à la collectivité : 
Date Rôle de la personne dans la collectivité : 
Vers 1896 - Vers 1898
Bibliographies / archives
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
fiche incomplète
Rédacteur
Alexandre Beaumont