Luynes, Honoré d'Albert

Collectionneur, mécène, membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Honoré d’Albert, duc de Luynes, est issu d’une grande et riche famille de la noblesse française . S'il occupe des fonctions politiques jusqu'en 1851, c’est son importante activité liée au monde des arts et de l’archéologie qui l’a fait entrer dans la postérité. Dès son plus jeune âge, cet homme discret et travailleur se passionne pour l’Antiquité à travers l’histoire, l’archéologie et la numismatique. Il se lie vite aux grands noms de l’archéologie européenne : il participe ainsi à Rome à la création en 1829 de l’Institut de correspondance archéologique allemand et rédige dès cette date de nombreux articles de grande qualité, aussi bien en numismatique que sur les interprétations mythologiques des œuvres antiques, qui lui valent d’être élu membre libre de l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres en 1830. En 1836, il finance la création de la section française de l’Institut qui publie les Nouvelles annales de l’Institut archéologique section française. Il effectue tout au long de sa vie de nombreux voyages, souvent en Italie, mais aussi en Grèce, en Égypte, en mer Morte, qui lui permettent de parfaire ses connaissances archéologiques. À ces occasions notamment, il constitue une très belle collection d’archéologie et de numismatique antiques, auprès de collectionneurs, lors de ventes, ou directement sur les sites. Le duc continue aussi le cabinet d’histoire naturelle de sa famille, dans la lignée de la pensée encyclopédique du XVIIIe siècle qui allie sciences humaines et naturelles. Toutes ces œuvres sont exposées dans son somptueux hôtel particulier de Paris et dans son château de Dampierre (Yvelines). Le duc a toujours largement ouvert sa collection aux amateurs et spécialistes et, en 1862, il en fait don au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale afin qu’elle puisse être accessible au plus grand nombre. Elle est composée de près de 7000 monnaies et d’un millier d’œuvres antiques.
Le duc de Luynes fut également toute sa vie un grand mécène : désireux de servir la création contemporaine et les progrès des sciences et des arts, il finance notamment de nombreuses publications et recherches. Il s’intéresse aux nouvelles inventions et crée en 1856 un prix avec la société française de Photographie. Enfin, les travaux qu’il entreprend à Dampierre dans les années 1840, confiés à Félix Duban, sont l’occasion de faire intervenir peintres et sculpteurs autour de Jean-Auguste-Dominique Ingres, et il passe de nombreuses commandes aux orfèvres et bijoutiers de son temps.

du Dictionnaire des historiens d'art en ligne (INHA)

25/02/2016

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