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[1886, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1886, pe [...]

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02/12/2021 10:47 (il y a presque 3 ans)
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Description
[1886, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1886, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Bouguereau, Adolphe William
PAGE DE TITRE : Envois de Rome. Peinture. Rapport de M. Bouguereau
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1886
Descriptions
Transcription : 
L'Académie des Beaux-arts éprouve un sentiment pénible lorsque, conviant le public à visiter l'exposition des travaux de ses pensionnaires, elle n'a à lui montrer que des oeuvres inachevées ou peu dignes d'approbation. Cette année pour la peinture particulièrement, elle est contristée [sic] de présenter des envois qui répondent faiblement à ce qu'on est en droit d'attendre d'artistes qu'elle a distingués entre tous, en leur discernant les honneurs et les privilèges du Grand Prix de Rome. Persuadée que la vérité seule peut être utile, elle n'hésite pas à formuler dans son rapport des appréciations où le blâme l'emporte sur l'éloge. Pour son travail de quatrième année, M. Fournier a envoyé une toile représentant : la dernière prophétie de Velléda. Des prisonniers gaulois sont entassés et croupissent dans [rayé : des cachots infestés ; mis à la place : d'obscurs cachots], au milieu d'eux la femme inspirée prédit des temps glorieux réservés à la Gaule [rayé : triomphante]. Ce thème prêtait à un tableau remarquable, mais pourquoi faut-il que l'Académie ne puisse approuver que le choix du sujet, et qu'elle soit dans l'impossibilité d'apprécier l'oeuvre d'art ? Cette toile [rayé : si peu avancée qu'elle soit], ainsi que l'a dit M. le directeur de Rome et ainsi qu'ont pu le constater les membres [rayé : de la section de peinture ; mis à la place : de l'Académie], témoigne d'un travail acharné et d'une bonne grande volonté. Malheureusement de changements en changements, elle nous arrive dans un état qui rend impossible de [rayé : au plus bienveillant de ; mis à la place : pressentir et à plus forte raison] de voir ce qu'elle deviendra. Devant ce résultat, l'Académie ne peut que reprocher à M. Fournier de n'avoir pas su produire dans le temps prescrit une oeuvre [rayé : présentable ; mis à la place : suffisamment avancée], et elle le fait d'autant plus fortement cette année, par suite du retard réglementaire apporté aux expositions à Rome et à Paris, les pensionnaires avaient trois mois de plus que par le passé pour l'exécution de leurs envois. 3e année / M. Popelin a envoyé une copie d'après Bernardino Luini. Ce travail semble avoir été exécuté par un [rayé : homme ; mis à la place : artiste] désireux de se débarrasser promptement d'une obligation plutôt que de faire une étude profitable à ses progrès ; cette obligation pourtant devrait être sacrée aux pensionnaires puisque la copie est la seule oeuvre exigée par l'État en retour des sacrifices qu'il fait. Si encore M. Popelin s'était préoccupé de ce qui constitue le charme du maître, la sincérité dans le dessin, la finesse dans le modelé et l'harmonie dans la couleur ! Mais il s'est surtout appliqué à imiter les salissures que le temps a apporté à son modèle. Pour sujet de son esquisse M. Popelin a pris le moment ou Néron s'apprête à s'enfuir de Rome. Il a représenté cette scène d'une manière qui rappelle le travail d'un architecte décorateur, et non celui d'un peintre d'histoire ; car c'est à peine si, en haut d'un escalier monumental et à l'ombre d'un piédestal, on aperçoit la petite figure de l'empereur, hors d'aplomb, et, dans le lointain quelques uns des cavaliers et des serviteurs qui doivent l'accompagner dans sa fuite. L'Académie a néanmoins apprécié dans cette esquisse de la volonté, de la hardiesse [ajouté : dans l'effet pittoresque] et une couleur qui, si elle n'est pas juste, est pourtant brillante. 2e année / M. Baschet intitule son envoi : une Étude. Il a représenté une femme nue dont la tête est laide et le corps sans beauté. Elle est assise devant une servante sui lui démêle les cheveux, cette dernière est vêtue d'une robe noire moderne. Par le choix [rayé : d'un motif ; mis à la place : d'une figure de femme] déshabillée, choix si éloigné de l'esprit du règlement, M. Baschet n'a pas fait preuve de goût, et l'Académie ne peut que blâmer ce pensionnaire d'avoir envoyé une pareille composition. Quant à l'exécution du tableau, les bras de la femme nue, et particulièrement celui en raccourci, sont d'une grande faiblesse de dessin : le caractère des jambes n'est pas meilleur ; elles sont posées d'une façon qui a l'intention d'être naïve, mais qui n'est que désagréable. La femme habillée est tenue dans une pénombre qui ne réussit pas à dissimuler la pauvreté de la forme. Cependant cette oeuvre possède des qualités de lumière, de ton et d'harmonie [rayé : qui en font la meilleure de l'exposition ; mis à la place : dont il est juste de tenir compte]. Première année, M. Pinta. / M. Pinta a choisi son sujet en dehors de la tradition et en dehors de la raison même, car il fait pleurer le Christ sur l'inutilité de son sublime sacrifice. Si, passant de l'idée si contestable qui a inspiré à cette composition [sic], on arrive à l'exécution, la satisfaction est plus grande. Cette figure vulgaire, à la tête commune, à la pose sans grandeur, si mal placée dans un coin de la toile, est-elle un Christ ? Et puis sur quoi est-elle assise, ce terrain sans forme a-t-il quelque analogie avec la nature ? L'Académie, tout en regrettant que M. Pinta n'ait pas mieux réussi à s'identifier avec le divin personnage qu'il a voulu représenter, constate les qualités de ton et de couleur qui se trouvent dans quelques parties de ce tableau, et la manière franche dont il est peint. Aussi espère-t-elle que lorsque M. Pinta voudra s'élever à chercher le bien et le beau, au lieu de se contenter du bizarre, il pourra faire des oeuvres dignes de lui, dignes de l'Académie. Deux dessins complètent l'envoi de M. Pinta. La copie d'après Raphaël est faite avec assez de soin, mais dans celle d'après l'antique, s'il a étudié les cassures existant sur le bas-relief, il a négligé la forme des personnages ; ce dessin est absolument insuffisant. / Ces observations qui sembleront peut-être sévères, ne sont dictées que par une vive sollicitude pour la carrière future de chaque pensionnaire et par des préoccupations pour l'avenir de [ajouté : notre] art [ajouté : national]. En terminant, l'Académie fait appel à ses lauréats du Prix de Rome pour les exhorter à s'efforcer de maintenir l'École française à la hauteur où elle est arrivée et d'où elle ne doit pas descendre.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 59
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1886, peinture£ Notice créée le 12/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter