Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
- Étude et restauration, Émilie Masse, Institut national du patrimoine, Département des restaurateurs, 2011-2012.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de restauration et de recherche des musées de France, 2008.
- Radiographies, Ghyslain Vanneste, Institut national du patrimoine, 2011-2012.
- Analyses de la polychromie, Anne-Solenn Le Hô, Centre de restauration et de recherche des musées de France, 2012.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre : 2,5 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base : huit petites cavités ou entailles de formes diverses, réparties irrégulièrement.- Revers évidé à l’herminette et à la gouge ; à senestre sur le bord de la cavité, traces d’essais d’une gouge fine (largeur de la lame 0,5 cm environ).
- Éléments assemblés dès l’origine : pied et coupe (refaite) du calice, fleurons (disparus) de la couronne, extrémité (disparue) d’une mèche de cheveux à dextre ; flipots dans les fentes à la base et sur la tête.
- Interventions postérieures : restitution de la coupe du calice ; deux pièces en bois résineux à la base ; main droite recollée.
Restes de la polychromie d’origine sur les carnations, le manteau et la couronne, polychromies postérieures (19e siècle) sur le pied du calice, la robe et son revers, le revers du manteau, les chaussures, la base.
1. Polychromie d’origine :
Fine couche d'encollage sur le bois, avec toile encollée sur des zones étendues : manteau, couronne, pied du calice, base. Première couche de préparation grise (carbonate de calcium, quartz, terres, oxydes de fer, noir de carbone) sur l’ensemble de la sculpture ; préparation blanche en deux couches (carbonate de calcium à foraminifères et colle protéinique) ; encollage (fine couche organique).
- Manteau, couronne : bol rouge (terres, oxydes de fer), feuilles d’or et, sur les côtés, feuilles d’or parti ; traces (trous, fragments de tiges) de petites boules de bois et d’ornements métalliques appliqués sur la bride du manteau et la couronne, avec vestiges de motifs peints.
- Cheveux : mixtion (terres, oxydes de fer, blanc de plomb, carbonate de calcium, grains contenant du plomb et de l’étain -jaune de plomb et d’étain-, noir d’os), or parti lacunaire.
- Calice : sur le pied, bol rouge, or ; sur le nœud, mixtion, or avec vestiges de motifs peints (glacis rouge et vert).
- Ceinture : mixtion, vestiges d'or.
- Revers du manteau et de la robe : couche rouge (oxydes de fer, terres) et glacis rouge.
- Robe : décors moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », couvrant toute la surface, (stratigraphie : 1. matériau de remplissage, mélange de blanc de plomb, minium, carbonate de calcium, quartz ; 2. feuille d'étain ; 3. probablement mixtion ; 4. or ou or parti ; 5. rehauts bleu azurite) ; décors très dégradés.
- Bord de la robe : couche blanche (carbonate de calcium) avec motifs peints en noir (imitation de fourrure d'hermine).
- Chaussures : couche rouge (vermillon, carbonate de calcium) et glacis rouge (colorant probablement de la famille de la garance).
- Base : couche verte (cuivre, jaune de plomb et d'étain, blanc de plomb).
- Carnations : vestiges de rose pâle (carbonate de calcium, vermillon).
2. Polychromies postérieures (19e siècle) :
- Calice : sur la coupe refaite (19e siècle) et sur le pied, mixtion (carbonate de calcium, grains de plomb et de chrome, terres), or.
- Revers du manteau et de la robe : rouge (vermillon) et glacis rouge.
- Robe et bord de la robe : bleu-vert (blanc de plomb, terres, sulfate de baryum).
- Chaussures : rouge, recouvert de noir.
- Base : vert foncé (cuivre, carbonate de calcium, quartz, blanc de plomb, terres).
Kleid blau / Futter roth / Mantel / gelb
robe bleue, doublure rouge, manteau jaune
Note d’un restaurateur allemand du 19e siècle citant les couleurs choisies pour repeindre les vêtements.
Le calice permet de reconnaître l'image de sainte Barbe que ses cheveux dénoués et sa couronne désignent comme vierge et martyre. Ce type iconographique se fonde sur les récits de la vie de sainte Barbe au 3e siècle, enfermée dans une tour en raison de sa beauté et de son refus à renoncer à sa foi chrétienne, suppliciée, puis décapitée par son père Dioscure. Au moment de mourir, Barbe adressa à Dieu une prière en faveur de tous ceux qui l'invoqueraient pour avoir l'assurance de recevoir les sacrements avant d’expirer : ainsi la sainte protège-t-elle de la mort subite. Le calice de sainte Barbe évoque la dernière communion reçue par les agonisants et son rôle de protectrice des mourants. À ce titre, la sainte compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Souabe (Schwaben), Allgäu
Origine inconnue. Collection Henri Rachou (Toulouse, 1856-1944). Legs de son fils Henri Imart-Rachou (Toulouse, 1899-1973), 1969.
(Souabe, Allgäu ?, vers 1460-1470).
p. 112 -119, n° 2 (id.).
p. 15, n° 1, p. 60 (id.).
Textes validés - déf (février 2021)