La Vierge de pitié

Relief constitué de trois pièces de bois (peuplier) assemblées à plat joint ; la pièce dextre et la pièce centrale proviennent de la même bille, la pièce senestre provient peut-être du même arbre.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre : 1,4 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux cavités quadrangulaires (0,5 x 0,5 cm) distantes de 6,5 cm.

- Élément assemblé : au revers, une pièce de bois rectangulaire (H. 18 cm ; L. 3 cm ; P. 1,5 cm environ ; traces de gouge) fixée par deux chevilles pour combler un manque causé par un défaut du bois (probablement lunure, ou « entrécorce », provoquée par un défaut de croissance).

- Attaque d’insectes xylophage (actuellement inactive).

- Manques : éclats, notamment sur les bords des vêtements.

- Interventions postérieures : au revers, plusieurs cavités sont peut-être les traces de la fixation d’un fond sur le dos de la sculpture.

Polychromie d’origine avec, localement, comblements et reprises.

Polychromie d’origine :

Toile encollée localement sur le bois. Préparation blanche.

- Manteau de la Vierge : bol rouge, or.

- Revers du manteau : sous-couche noire, bleu (probablement azurite), repris localement.

- Robe : bleu (probablement azurite), appliqué directement sur la préparation.

- Ceinture de la robe : noir.

- Guimpe et voile de la Vierge, périzonium du Christ : blanc, avec reprises locales.

- Cheveux et barbe du Christ : brun noir.

- Couronne d’épines du Christ : sous-couche jaune vif (jaune d'étain et de plomb ?), vert, glacis vert.

- Carnations de la Vierge : rose, plus soutenu sur les joues, le menton, le nez et sous les arcades sourcilières ; lèvres : rouge vif, glacis rouge ; yeux : pupilles noires, iris brun clair cernés de noir, touches de blanc pour rendre le reflet de la lumière, touches roses aux coins internes sur la sclérotique blanche ; paupières inférieures soulignées de rose,  paupières supérieures de noir, avec des petits traits bruns pour indiquer les cils ; sourcils brun ocré tracés par une ligne épaisse bordée de fins traits transversaux ; larmes sous les yeux : épaisses coulures blanches soulignées de brun ; ongles des doigts cernés de rouge.

- Carnations du Christ : rose ocré ; lèvres rouge sombre, dents blanches ; yeux : pupilles noires, iris brun clair cernés de noir ; paupières supérieures cernées de noir ; naissance de la barbe et chairs meurtries sur le front et autour des plaies sur le buste, les mains et les pieds : gris bleuté ; coulures et gouttes de sang sur le visage et le corps du Christ : rouge vif, glacis rouge ; ongles des doigts cernés de rouge.

inscription à l’encre sur une étiquette en papier bordée de bleu

L’image de la Vierge de pitié (Vesperbild en allemand, Pietà en italien), figurant la Vierge se lamentant sur le corps du Christ mort, ne correspond pas à un épisode des évangiles. Elle s’inscrit entre la Descente de croix et la Mise au tombeau dans le cycle de la Passion. La Vierge est ici représentée selon un type iconographique devenu usuel à la fin du 15e siècle.  À demi agenouillée à terre, elle soutient le Christ étendu au sol, dont le buste redressé, tourné vers les fidèles, repose sur son genou droit.

Origine inconnue. Collection Antonin Personnaz (Bayonne, 1854-Bayonne, 1936). Legs aux Musées nationaux et dépôt au Musée Bonnat, 1937. Délivrance du legs, 1947.

p. 6, n° 60 (« Pieta - Bois sculpté peint et doré, XVe siècle ».)

p. 170, note 4 (Tyrol du Sud, Meran ?, vers 1510).

p. 50 (« Mouvance des ateliers de Hans Schnatterpeck et de Mattheis Stöberl, Tyrol du Sud, vers 1510-1520 »).