Statuette sculptée et polychromée sur toutes ses faces et dont la base est en forme de nuages : elle a pu être utilisée pendant l’office du jeudi de l'Ascension, hissée en l'air sous les voûtes de l'église, selon un rite en usage en Allemagne aux 15e et 16e siècles.
- Identification du bois, Élisabeth Krebs, 2006.
- Observation , Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2020.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (bille de tilleul), avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l’établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre : 2 cm environ)comblée ultérieurement par une pièce de bois ; sous la base, deux entailles parallèles (chacune 1,5 cm), distantes de 7 cm.
- Revers : l’évidement au dos de la statuette est refermé par une pièce de bois sculptée, rectangulaire (H. 43 cm ; L. 11 cm).
-Base sculptée en forme de nuages; sous la base, cœur de l’arbre visible avec plusieurs fentes radiales.
- Éléments assemblés à l’origine : la pièce de bois au revers ; fixés dans trois cavités ménagées sur les côtés et le sommet de la tête, trois faisceaux de rayons (disparus), dont il reste des fragments à dextre et à senestre ; l’extrémité du sein droit ; la main droite (réassemblée postérieurement à l’aide d’un clou forgé et mal positionnée) ; la hampe de l’étendard (disparu ainsi que la main gauche), qui s’insérait dans une cavité oblongue à mi-hauteur près du bord senestre du manteau.
- Éléments métalliques forgés: au revers de la tête, un gros clou (diamètre de la tête 1 cm) de fonction indéterminée ; au revers du buste, un élément de section rectangulaire (H. 2 cm), qui est peut-être un vestige du dispositif de suspension d’origine.
- Cavités au revers: deux petites cavités en haut de la pièce refermant l’évidement ; une cavité(diamètre : 1 cm), peut-être postérieure, au centre, en dessous de l’élément métallique ; deux cavités dans le bas.
- Faible attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : les trois faisceaux de rayons sur la tête ; l’extrémité du nez ; le petit doigt, l’annulaire, l’extrémité du majeur et celle du pouce (restituée) de la main droite ; la main gauche et l’étendard qu’elle tenait ; une importante partie de l’avant de la base avec la moitié du pied gauche et l’extrémité du pied droit (un morceau s’est détaché de la base avec le talon de ce pied et le bas de l’arrière de la jambe gauche) ; nombreux éclats et manques sur les saillies des plis du manteau.
Restes de la polychromie d’origine et de polychromies postérieures.
1. Polychromie d’origine :
Fibres végétales encollées, posées localement. Préparation blanche.
- Manteau : rouge mat, glacis rouge; parsemé de motifs floraux de deux types différents, réalisés au pochoir : mixtion, argent.
-Bordure du manteau : mixtion, argent.
- Revers du manteau: bleu.
- Périzonium : blanc.
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose.
997
Numéro d'inventaire de la Société pour la Conservation des Monuments historiques d'Alsace. Peinture blanche.
4
à la peinture blanche
Le Christ de l’Ascension suit un type iconographique courant dans la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge, qui représente le Christ montant au ciel au milieu d’une nuée qui le dérobe aux yeux de ses disciples, selon les récits des Évangiles (Marc 16, 19 ; Luc 54, 51) et des Actes des Apôtres (1, 9-12). Le Christ, debout sur une base sculptée en forme de nuages, est vêtu du périzonium et d’un ample manteau qui dévoile son torse et son pied gauche (le droit est brisé) marqués par les plaies de la Crucifixion. Il bénit de la main droite, qui porte également la trace des stigmates, et devait tenir de la gauche (manquante) la hampe d’un étendard sommé d’une croix, conformément à l’attitude traditionnelle du Christ de l’Ascension. Dans les trois cavités ménagées sur les côtés et le sommet de la tête étaient fixés trois faisceaux de rayons (disparus) évoquant le nimbe crucifère. Au dos du Christ, il subsiste un élément métallique ancien, qui est peut-être un vestige du dispositif de suspension maintenant la statuette lorsqu’elle était hissée à l’aide d’une corde pendant l’office du jeudi de l’Ascension.
Rhin supérieur (Oberrhein), Colmar ?
Origine inconnue. Acquisition par la Société pour la Conservation des Monuments historiques d’Alsace. Donation de la Société pour la Conservation des Monuments historiques d’Alsace à la Ville de Strasbourg, 1946. Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.
Œuvre inédite.