Mari de Gascons, capitoul de Toulouse
au Musée Saint-Raymond (Toulouse)
Le portrait du capitoul et docteur en droit Mari de Gascon, identifiable par son habit et ses armoiries en haut à droite (d’argent, à trois chevrons de sable, un tourteau du même brochant sur les deux de pointe), est le plus ancien portrait autonome d’un capitoul conservé. C’est aussi le seul exemple connu pour le XVIe siècle. Depuis la proposition de Robert Mesuret (1955), on l’attribue traditionnellement à Jean Faguelin car les comptes des dépenses de la ville de 1556, date inscrite sous le blason, le recensent comme peintre officiel de l’Hôtel de ville. Un des fonctions obligatoires de ce dernier consiste à réaliser un grand tableau pour la salle du Capitoulat ainsi que les portraits des Annales. Le style très sommaire du portrait, probablement retouché et restauré, peut concorder avec les deux enluminures connues de Faguelin, Les capitouls de 1550-1551 avec le connétable de France Anne de Montmorency et le garde des sceaux Jean Bertrandi et Les capitouls de Toulouse de 1559-1560 avec Moïse au Mont Sinaï. Mari, ou Marius, de Gascon, était capitoul pour Saint-Etienne en 1555-1556 et 1556-1557. Il est par la suite avocat au Présidial en 1568 puis au Parlement, ainsi qu’historiographe de Toulouse en 1575 (A. Duboul, Les deux siècles de l’Académie des jeux floraux, 1, Toulouse, 1901, p. 822). On lui doit également la rédaction de quinze chroniques annuelles pour la municipalité.
Comme le souligne le catalogue de l’exposition de 1987, l’usage de faire réaliser systématiquement des portraits des huit capitouls ne s’établit qu’à la fin du siècle sous Arnaut Arnaut et Jacques Boulbène. Celui de Mari de Gascons constitue donc un précédent dans le genre, probablement dans l’exercice de 1555-1556 car Jean Faguelin reçoit des sommes supplémentaires en plus des quarante livres pour les portraits des Annales (voir Toulouse 1987, p. 20, n° 2).
armes de la famille de Gascons
sur l'objet
Acquisition en 1899 ; au musée de Saint-Raymond ; transfert. en 1949
p. 172
p. 77, sous « Joan Faguelin »