Portrait de Roch de Combettes, juge en chef du pays d’Albigeois

Grâce à la présence des armoiries sur les, les modèles ont pu être identifiés comme Roch de Combettes (1560-1641), juge en chef du pays de l’Albigeois de 1591 à 1637, sa première épouse Hélène d’Hébrail de Tonnac (à droite, décédée en 1595), et sa seconde épouse, Marie de Dreuillet, ou Drulhiet. Roch de Combettes occupa également poste de conseiller et maître des requêtes de Marguerite de Valois, dont certains assurent qu’il fut l’amant (Ch. de la Hitte, « Une lettre de Marguerite de Valois », Revue de Gascogne, 27, 1886, p. 456-460). Les armes des Combettes se lisent bandées d’or et de gueules au chef d’azur, chargé d’une larme d’argent à côté de deux croissants de même (Armorial de France, généralité de Toulouse, cité de Notice historique sur le parlement de Toulouse et sur les derniers membres de cette cour souveraine, Toulouse, 1862, p. 75), celles d’Hébrail d'azur, à deux lièvres courants d'or l'un sur l'autre et celles des Dreuillet de gueules, à trois lances (?) de sable, au chef de sable (?) (armes non trouvées chez d’Hozier). La famille de Combettes est bien implantée à Gaillac depuis le XVe siècle et qui donna plusieurs consuls à la ville à la Renaissance.

On ne sait rien du peintre, de talent médiocre, mais des documents attestent de du contact de Roch de Combettes avec les artisans de la région gaillacoise : le 10 février 1611, il, commande à Antoine Bonnet, maître menuisier de Rabastens, « 5 portes garnies de placards et frontispice, chambranle bien et agrémenté, concernant son hard de menuysier, de bon bois noir, sec et belle couleur, livrable aux Rameaux » (Ch. Peyronnet, « Documents sur quelques artistes du pays albigeois », Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, 27, 19, 1902, p. 33). Les deux épouses de Roch de Combettes sont habillées du même costume, alors que l’on est en droit de supposer qu’Hélène d’Hébrail est décédée depuis plusieurs années. Peu de différences morphologiques séparent les deux figures féminines, ce qui laisse imaginer que le peintre emploie une matrice appliquée en miroir (les poses sont identiques). Seuls différents accessoires et leurs armoiries respectives permettent de les différencier. D’après ce que nous pouvons estimer des vêtements et des âges des modèles, les tableaux datent de 1610-1615.

ROCH DE COMBETTES / Mtre des REQUETTES / DE SA MAGESTE / MARGUERITE DE VALOIS / JUGE EN CHEF DU PAYS / D’ABIGEOIS