La Reddition de Breda, copie d'après Vélasquez
Copie du tableau éponyme de Diego Vélasquez conservé au Museo Nacional del Prado à Madrid [P001172].
envoi 3e année
localisé ; salle des copies
Arrivé à Madrid au début de septembre 1868, Henri Regnault choisit " La Reddition de Breda " pour sa copie de troisième année, bien qu'il dispose encore d'un an et demi pour satisfaire à son obligation réglementaire (Duparc, 1872, p. 185-186). Le 12 septembre suivant, l'artiste entreprend sa copie sur une toile « grandeur de l'original, c'est-à-dire 11 pieds sur 13 pieds 2 pouces. » (Duparc, 1872, p. 193- 195) La révolution espagnole vient interrompre l'exécution de l'ouvrage le 29 septembre 1868. Le musée du Prado restera fermé au public et aux artistes jusqu'au 11 octobre, date à laquelle Regnault reprend son travail. Fort de longues journées de travail commençant à « huit heures du matin » pour s'achever « à six heures du soir » (Duparc, 1872, p. 193-195), l'artiste enlève son envoi en presque dix jours. Le 21 octobre, dans une lettre à son père, Regnault annonce arriver à la fin de son programme : « je vais consacrer demain une dernière séance à mes Lances, puis je les laisserai sécher pendant quinze jours ou trois semaines. Ensuite, je les reprendrai et une huitaine me suffira pour les retoucher et terminer complètement. » (Duparc, 1872, p. 210). Cependant l'artiste, accaparé par la réalisation du " Portrait du général Prim " (1869, musée d'Orsay) qui le retiendra jusqu'au mois de février 1869, ne trouve plus le temps d'achever son envoi avant son départ pour Rome, le 20 février 1869. Il laisse sa copie inachevée à Madrid et rentre à Rome pour y exécuter " Judith et Holopherne ". Le 31 octobre 1869, Regnault repart pour Madrid avec l'intention d'achever enfin " La Reddition de Breda ", mais l'état de la copie « noircie et couverte de poussière » décourage l'artiste qui ne désire plus y travailler : « je suis trop dégoûté pour me remettre à l'oeuvre. Ce n'est pas du reste une copie qui fait la réputation d'un homme ; je joindrai à cet envoi bien faible quelque chose de mon cru pour faire voir au public que je ne suis pas tout à fait ramolli » (Duparc, 1872, p. 326). C'est Jules Rougeron, un peintre de la connaissance de Regnault, qui se charge à Madrid d'achever la toile (les bottes et le cheval) et de l'envoyer directement à Paris pour l'époque de l'exposition des envois de Rome en 1870. La copie sera présentée deux ans plus tard à l'exposition rétrospective Regnault à l'École des beaux-arts. Aux dires d'Henri Cazalis, il semblerait que Rougeron n'ait pas exécuté parfaitement le travail : « le fond, les figures qui sont à la gauche du tableau sont finis et paraissent seuls de la main de Regnault. Les personnages de la droite du tableau sont ébauchés seulement et peut-être d'une main différente. » (Cazalis, 1872) (Lechleiter, 2008, cat. vol. 1, p. 72-74).
source dimensions : Cazalis, 1872, p. 210
citation
Envoi réglementaire de 3e année (Règlement de 1867). Exécuté en Espagne au cours de l'année 1868. Expédié directement par l'artiste à Paris pour l'époque de l'exposition. Exposé à l'École des beaux-arts en août 1870 et en 1872 lors de l'exposition rétrospective Henri Regnault ; prêté au Musée des Copies (porté sur la liste de 1872) puis rendu à l'École des beaux-arts (liste de 1874) et porté sur l'inventaire général : 2463 / 45 (Duro, 1987). Entré dans les collections de l'Ecole des beaux-arts le 21 novembre 1884.
EXPOSITIONS : 1870, août, Paris, École des beaux-arts ; 1872, Paris, École des beaux-arts, n° 32 ; 1904, Rome, Société romaine des beaux-arts
p. 450
p. 39
notice de la copie
notice de l'œuvre copiée
Base Envois de Rome FMP, fichier Objets.fp7, notice : £Regnault, Henri Alexandre Georges-3£ Notice créée le : 27/07/2002. Notice modifiée le : 18/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.