Portrait présumé d’un membre de la famille Balny d’Avricourt, avec une Vierge à l’Enfant au verso

L’identité de l’homme pourrait être déterminée par la présence des armoiries, d’or, au sautoir d’azur cantonné de quatre merlettes de gueules, qui correspondent à celles de la famille Balny d’Avricourt. Nous pouvons de plus prudemment supposer qu’il s’agit de Nicolas de Balny, qui adopte la devise « ex oriente lux », que l’on pourrait mettre en lien avec le paysage sur lequel s’ouvre la fenêtre sur la droite. Son nom est aussi relevé en 1536 en tant que chevalier de l’Ordre de Malte (A. Balny d’Avricourt, L’enseigne Balny et la conquête du Tonkin : Indochine 1873, 1973, p. 17). Le col renversé de l’homme suggère d’ailleurs une datation autour de 1540. Cette hypothèse est toutefois fragilisée par l’absence de symbole attestant de ce titre prestigieux. Les Balny d’Avricourt étaient établis dans l’Oise. Son père, Jean de Balny, était écuyer et seigneur de la Queule-en-bois (F. Balny d’Avricourt, « Avricourt. Les fiefs, le château, les seigneurs, l’église, la commune, annales, statistiques. Chapitre V. La commune », Bulletin de la société historique de Compiègne, p. 121). Balny était depuis le XIIIe siècle un ancien fief de la seigneurie d’Amy en Santerre, voisine de celle d’Avricourt (Ch. d’Hozier, Etat présent de la noblesse française, cinquième édition sous la dir. de Bachelin-Delorenne, Paris, 1887, p. 111). 

L’homme tient dans sa main droite un gant et une pensée, symbole traditionnel du souvenir. Son autre main est posée sur un livre fermé. Au revers du portrait est figurée une Vierge à l’Enfant dans un extérieur où se distingue une grange dans laquelle Joseph s’attelle à des travaux de menuiserie. A priori, il s’agit de la même main responsable du portrait. Ce tableau est intéressant sur deux aspects particuliers : tout d’abord la présence d’un espace déterminé en arrière-plan et d’un paysage, rares dans la peinture française, et secondement le verso du panneau comportant une scène religieuse. On détecte une influence flamande dans la composition et le portrait, qui a certainement incité les différents catalogues de vente à l'attribuer successivement à Frans Pourbus et Jan Vermeyen.