Sculpture provenant de la caisse d’un retable.
- Étude et restauration, Arnaud de Villeneuve,1996.
- Intervention de conservation, Anaïs Gailhbaud, 2012.
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, 2024.
Sculpture constituée d’une pièce de bois (tilleul ?) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre : 3 cm) ultérieurement comblée par une pièce de bois en légère saillie (0,5 cm) ; dessous de la base non accessible.
- Revers évidé : bois trop aminci lors de la taille à l’arrière du cou (pièce de renfort en bois).
- Éléments assemblés : six fleurons de la couronne ; parties latérales de la chevelure à dextre et à senestre, depuis l’épaule jusqu’au bas des mèches bouclées ; la main gauche (restituée) ; le poignet et la main droite tenant le livre ; base constituée de deux pièces de bois assemblées (?).
- Principaux manques : extrémité d’une pointe dextre de la couronne ; épée ; moitié du pouce de la main gauche de l’empereur.
- Interventions postérieures : sur la couronne, un ou plusieurs fleurons restitués et deux fleurons recollés ; main gauche de la sainte restituée et trois doigts recollés ; en bas à senestre, deux clous qui fixaient la pointe de l’épée manquante ; au revers, cinq cavités (traces de vis et de clous).
Localement restes de polychromie (d’origine ?) et polychromie postérieure.
Description de la polychromie actuellement visible
Préparation blanche.
- Couronne, robe de la sainte, vêtement de dessus de l’empereur, tranche du livre : bol, or. (localement retouches, notamment sur le buste, 1996).
- Bordure de l’encolure de la robe : cercles argentés cernés d’une ligne peinte et dans lesquels s’inscrivent des motifs circulaires.
- Revers de la robe et du manteau, ceinture et chaussure de la sainte ; vêtement de dessous, col et ceinture du vêtement de dessus, turban et bonnet de l’empereur : bol, argent (localement, restes de bleu, notamment sur le col de l’empereur).
- Pages du livre : sur le fond blanc, succession de traits verticaux rouge ou noir et lettres rouges évoquant un texte manuscrit.
- Base : couche orangée, vert.
- Cheveux de la sainte : brun clair, brun.
- Barbe de l’empereur : gris.
- Carnations de la sainte : rose pâle, rose plus soutenu sur les joues ; lèvres rouges ; yeux : pupille noire, iris gris bleu clair ; lignes cernant l’iris, bordant les paupières et traçant le sourcil : gris sombre ; carnations de l’empereur : rose.
L’histoire de la jeune chrétienne d’Alexandrie, fille de roi, suppliciée au début du 4e siècle sur ordre de l’empereur Maxence (ou son père Maximien), fut popularisée par la Légende dorée de Jacques de Voragine. La jeune vierge chrétienne est représentée avec ses attributs habituels, couronne et livre, faisant référence à sa vie légendaire. Selon l’usage iconographique, son origine princière est soulignée par le port d’une couronne, sa jeunesse virginale par sa longue chevelure dénouée. Le livre fait allusion à ses hautes connaissances philosophiques qui lui ont permis de confondre les savants convoqués par son persécuteur. L’épée (manquante) qu’elle tenait dans sa main gauche rappelle la décollation de la sainte. Sainte Catherine est une figure secourable très populaire à la fin du Moyen Âge, qui compte parmi les Quatorze Intercesseurs (en allemand, Vierzehn Nothelfer ; en latin, auxiliatores), un ensemble de quatorze saintes et saints ayant le pouvoir d’intercéder auprès de Dieu pour l’humanité en péril de mort, de maladies ou d’épidémies. Développée en Allemagne du Sud à la fin du 14e siècle, la dévotion envers ce groupe de saints s’est amplifiée après le milieu du 15e siècle, en particulier à la suite de la vision d’un jeune berger à Langheim en Franconie.
Suisse, Valais (Wallis)
Attribution, par Sophie Guillot de Suduiraut, à un atelier du Valais par comparaison avec les sculptures du retable du maitre-autel de l’église Notre-Dame d’Ernen installé en 1521 (communication écrite, 1994).
Origine inconnue. Collection Jules Maciet (Paris, 1846-1911). Don Jules Maciet, 1889.
n° 1281 (« statue de sainte Catherine, bois allemand, XVIe siècle »).
p. 101-103, n° 36 (« Suisse, Valais (?), vers 1520-1530 »).