Saint Michel

Sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul), avec éléments assemblés. 

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, un percement cylindrique (diamètre : 3 cm), ultérieurement comblé par une pièce de bois (H. 10 cm environ) rejoignant la partie évidée au revers de la tête ; sous la base, cinq cavités (diamètre : 0,2 cm environ), traces de fixation dans l’étau de l’établi ?

- Détails sculptés à la surface du bois : sol travaillé au tremblé.

- Revers : traces de gouge dans l’évidement ; dans le bas de l’évidement, au revers du pied, percement involontaire du bois trop aminci lors de la taille (renfort par une pièce de toile encollée) ; sur les bords plats de l’évidement, traces de hache et, à hauteur des épaules, traces de fixation des ailes manquantes ; dans le haut de l’évidement, au centre, clou forgé de section carrée (0,9 cm x 0,9 cm) en saillie (7, 5 cm), probablement élément de fixation de la sculpture (d’origine ou postérieure ?).

- Éléments assemblés : près du cercle de tête, un élément fixé sur la tête, probablement un plumet (une cavité, diamètre : 0,5 cm environ) ; les deux ailes (manquantes) qui étaient fixées au revers des épaules par des chevilles : plusieurs cavités notamment quatre cavités principales (diamètre : 0,7 cm environ), deux à senestre, l’une avec reste de clou forgé ; la main droite (manquante), qui était fixée à l’avant-bras par une cheville (diamètre : 1 cm) et qui tenait l’épée, peut-être également assemblée et constituée d’un ou plusieurs éléments ; la balance tenue dans la main gauche (sous la main et sur le pli en contre-bas, deux cavités avec restes de cheville ; diamètre : 1 cm environ).

- Attaque d'insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : les ailes ; la main droite et l’épée ; la balance ; plusieurs parties au bord de la base ; éclats et usures, notamment sur les cheveux, au bord du poignet droit et du manteau.

- Interventions postérieures : trace de la patte métallique vissée au 20e siècle, au revers dans le bas de l’évidement, pour fixer la sculpture sur un socle de présentation (retirée).

Polychromie d’origine (localement altérée, notamment sur l’armure et le sol).

Polychromie d’origine :

Préparation blanche (carbonate de calcium : craie à foraminifères ; liant probablement huileux).

- Manteau : bol ocre rouge, or ; or parti sur le côté senestre du manteau, dans les creux des plis à dextre et dans les plis près de la cuisse gauche.

- Cheveux, cercle de tête à décor de perles : mixtion ocrée, or.

- Armure, rubans enroulés sur le cercle de tête: bol ocre rouge, argent ; glacis vert et rouge sur les rubans.

- Revers du manteau, chausse : rouge (vermillon).

- Chaussure : noir.

- Sol : vert mat, glacis vert.

- Carnations : rose clair ; lèvres rouges, yeux et sourcils brun clair, bord des paupières brun.  

Dans le récit de l’Apocalypse (12, 7), saint Michel, chef des milices célestes, brandit son épée flamboyante pour combattre le dragon qui menace la Femme et son Enfant, symbole de la Vierge et de l’Église. Bien que le dragon soit ici absent, le saint en armure qui portait des ailes (manquantes) ne peut être confondu avec saint Georges. Son bras droit haut levé (main et épée disparues) est un motif typique des représentations de saint Michel. Le geste de sa main gauche indique en outre qu’il tenait la balance pour peser les âmes au Jugement dernier, son autre fonction traditionnelle.

Origine inconnue. Collection Henri Grangier (1842-1902) et Sophie Grangier (1851-1905). Legs de Sophie Grangier, 1905.

p. 18, n° 31 (« Allemagne du Nord, fin du XVe siècle. Saint Georges. Statue. A rapprocher des œuvres de Bernt Notke […]. »).

p. 4 (« Allemagne du Sud, fin du XVe siècle. Saint Michel […] » : le saint, auparavant considéré comme un saint Georges, est identifié à saint Michel).